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DOSSIERS PRESSE Le mur de l'Apartheid
israélien: Mardi
29 juillet 2003 En
2003, le monde continue pour l’essentiel d’ignorer la construction par
Israël d’un " Mur de l’apartheid " de plus de 300
km de long et 7 mètres de haut autour de la rive occidentale du Jourdain,
en Palestine. Les Palestiniens lui ont donné un nom qui fait écho au
terme sud-africain honni synonyme de ségrégation. Au Nord de la rive
gauche, la première étape du Mur de l’apartheid devrait s’étendre
sur environ 110 km et comprendre une clôture électrique, un "no
man’s land", des tranchées, des caméras, des détecteurs et des
patrouilles de sécurité, l’ensemble pour un coût de dizaines de
millions de dollars (autant d’euros). Le
mur ne suivra pas la frontière de 1967, également connue sous le nom de
" ligne verte ". La première phase fera passer côté
israélien 18.000 hectares de la Rive gauche, soit environ trois pour cent
des terres palestiniennes. La base du mur lui-même sera énorme, oblitérant
complètement 3.500 hectares de terre. La construction de ce mur entraînera
l’arrachage de dizaines de milliers d’arbres et affectera les bassins
hydrologiques, entraînant des bouleversements de la qualité et la
quantité de l’eau, de la morphologie des courants et du niveau des
nappes phréatiques. Les flux des eaux de surface s’en trouveront altérés,
l’érosion et la sédimentation accrues. Les
conséquences du mur sur l’approvisionnement en eau de la région
suscitent de sérieuses préoccupations. Le climat de la Palestine est
semi-aride, les sources d’eau y sont particulièrement précieuses. Au
cours de la première étape de la construction du mur, plus de 30 puits
seront perdus pour les villages autour de Qalqilya et Tulkarem. Ces puits,
situés sur la partie occidentale du bassin hydrographique, ont été
creusés avant l’occupation de la Palestine par Israël en 1967. Les
Palestiniens vont maintenant perdre 18 % de leur part des eaux de ce
bassin. Les
activités de construction et la présence à long terme de cette barrière
étanche de plus de 7 mètres de haut provoquera le déclin des
populations animales et végétales, privées d’une partie de leur
habitat. La micro-écologie de la zone se trouvant perturbée, herbes
exotiques indésirables, nuisibles et agents pathogènes pourront plus
facilement envahir les zones affectées et s’y multiplier. Les
populations animales se trouveront fragmentées, leurs déplacements
perturbés. Les petites populations restantes seront alors vulnérables à
tous les problèmes liés à la rareté : détérioration génétique
liée à la consanguinité, déviation aléatoire des fréquences des gènes
et difficultés à se remettre de catastrophes naturelles. Certaines espèces
pourraient même disparaître complètement. Outre
tous les aspects associés au mur, Israël est responsable de nombreuses
autres conséquences écologiques en Palestine. Les colonies israéliennes
rejettent chaque année 224.000 tonnes de déchets en Palestine, polluant
bien souvent villages, cours d’eau et exploitations agricoles. L’eau
potable est contaminée par des canalisations d’eau usées brisées mais
non réparées. Plus de 250.000 oliviers et autres fruitiers ont été détruits
au cours de ces deux dernières années. Tout cela s’ajoute à la
destruction qu’entraînent les guerres et les industries qui y sont
associées, y compris les empoisonnements provoqués par les munitions à
l’uranium appauvri sur les terres et dans les propriétés dévastées
par le feu, les bombardements et les machines de guerre. Au
cours des 35 années d’occupation, les autorités israéliennes ont négligé
de se pencher sur la gestion, le transfert ou l’élimination des déchets
solides au sein de la Palestine. De nombreuses terres se retrouvent ainsi
inaptes à tout usage agricole ou domestique. Les autorités israéliennes
empêchent également les municipalités de transporter les déchets
solides vers les décharges situées hors des limites des villes et des
villages. De nombreux villages et villes palestiniens n’ont alors
d’autres choix que de recourir à des décharges de fortune dans des
zones urbaines sans surveillance écologique. A certains endroits,
l’incinération des ordures pollue l’air. Le
gouvernement, l’armée et les colons israéliens –soutenus par une
aide de 14 milliards de dollars du gouvernement des Etats-Unis pour cette
seule année- volent l’eau des Palestiniens, détruisent leurs récoltes
et prennent leurs terres. Le gouvernement et les citoyens des Etats-Unis
doivent réévaluer leur position sur le conflit israélo-palestinien et
intervenir afin de mettre un terme à la guerre d’Israël contre
l’environnement et la population civile de la Palestine. Espérons que
le Mur de Berlin de cette génération ne tiendra pas. John
Reese a récemment passé sept mois en Palestine, où il travaillait avec
le Mouvement international de solidarité et le Groupe palestinien
d’hydrologie. John
vient de Seattle, Washington. Militant
de la paix depuis la guerre du Viet-Nam, il est hydrologue et consultant
en écologie depuis 20 ans. On peut le contacter à jreese@scn.org. Traduction
de l'anglais: Véronique Viala Pour
de plus amples informations, voir: |