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PROGRAMMEE DE LA FEUILLE DE ROUTE:
LES VRAIS RESPONSABLES.
Communiqué de l'AFPS 59.62
1er septembre
2003
Bien
que la question palestinienne date de la création en 1948 de l'Etat
d'Israël sur la terre palestinienne, retenons trois dates parmi les plus
significatives de ces dernières années.
1988
: Reconnaissance par le Conseil National Palestinien en exil réuni à
Alger du principe de l'existence de deux États,
l'israélien et le palestinien dans les frontières de la résolution 242,
autrement dit les frontières d'avant la guerre de 1967. L'Etat
palestinien s'étendrait sur 22% de la Palestine (Cisjordanie, Gaza)
reconnaissant ainsi la victoire israélienne de 1948. C'est le principe
"la paix contre la terre" qui est ainsi mis en avant par les
Palestiniens.
Réactions israéliennes : aucune
1993
: Accords d'Oslo.
Dans un échange de lettres préparant la cérémonie de signature à
Washington, Arafat reconnaît le droit à l'existence de l'Etat d'Israël
dans ses frontières d'avant 1967, dans sa réponse Rabin se contente de
reconnaître l'OLP comme l'interlocuteur palestinien.
Les Accords engagent les Palestiniens bien plus que les Israéliens. Un règlement
définitif devrait avoir lieu dans les cinq ans.
Cependant si l'armée israélienne se redéploie, permettant la division
des territoires occupés en trois zones : la zone A
sous contrôle palestinien, la zone B
sous contrôle mixte, la zone C
restant sous contrôle israélien, la colonisation continue et grignote le
territoire qui devrait devenir celui de l'Etat palestinien.
Les Israéliens provoquent des retards dans le calendrier. La situation
dure jusqu'à ce que le gouvernement Barak impose, avec l'aide des Américains,
une rencontre au sommet à Camp David, rencontre qui échouera. Mais les
gouvernements israélien et américain font porter la responsabilité de
l'échec aux Palestiniens.
2003
: Les Américains reprennent à leur compte le projet d'une feuille
de route, projet mis en
place par un Quartet compose de l'ONU, de l'Union Européenne, des États-Unis
et de la Russie mais gelé par les États-Unis pendant la guerre en Irak.
Ce projet prend en compte de façon explicite la création d'un Etat
palestinien en 2005. Mais cet Etat est mal défini avec la mise en place
d'un Etat provisoire en attendant la solution définitive. C'est peut-être
le seul point positif de cette feuille de route.
Comme pour les
Accords d'Oslo, la question de la sécurité est présentée comme préalable
à la paix, autant dire que la solution est posée comme préalable à la
solution.
Les Israéliens exigent de Mahmoud Abbas le démantèlement des
organisations de la Résistance Palestinienne, mais le Premier ministre
palestinien refuse et obtient de la part de ces organisations une trêve,
ce qu'Israël n'accepte pas. Les Israéliens, qui ne se sentent pas engagés
pas cette trêve, continuent la chasse aux "terroristes" et les
assassinats “ ciblés ”. Le résultat ne se fait pas
attendre : les attentats reprennent, donc les représailles israéliennes
et la violence continue.
La feuille de route n'empêche pas la continuation de la destruction du
tissu social palestinien incluant destruction de maisons et surtout
construction du Mur de séparation, en principe destiné, selon Israël,
à des “ raisons de sécurité ”. Par ailleurs, le tracé du
Mur s'enfonce en Cisjordanie, détruisant des villages palestiniens, séparant
les lieux d'habitation et les champs et enfermant certains villages à
l'ouest du mur, c'est-à-dire du côté israélien, une annexion à peine
déguisée.
En même temps Sharon fait un geste en faisant détruire, symboliquement,
quelques avants postes, (préfigurant des nouvelles colonies), mais
poursuit l'extension de beaucoup d'autres sous prétexte de leur
croissance naturelle, ce qui est contraire au texte de la feuille de
route.
La feuille de route semble encore disparaître plus vite que ne l'ont fait
les Accords d'Oslo.
Mais la
feuille de route ouvrait-elle la voie vers une solution du conflit ?
Si elle
annonce la création d'un Etat palestinien, si, au contraire des Accords
d'Oslo, elle donne le contrôle du processus de paix à une structure extérieure,
le Quartet aujourd'hui réduit
aux seuls États-Unis, la responsabilité du conflit reste imputée aux
seuls Palestiniens. Si on demande à Israël de faire des gestes, il reste
que le principal effort est demandé aux Palestiniens.
En mettant l'accent sur la sécurité, la feuille de route oublie la
situation réelle, celle de l'occupation, celle de la destruction du tissu
social palestinien, celle de l'humiliation, de l'insécurité et de la
terreur qu'Israël fait vivre quotidiennement aux Palestiniens. D'autant
que la question de la sécurité n'est qu'un prétexte, le gouvernement
israélien a besoin des attentats pour rassembler la population israélienne
autour de sa politique et c'est toujours en période de calme que l'armée
israélienne commet un assassinat ciblé dont elle sait qu'il sera suivi
d'un attentat.
On sait que seule, une paix construite sur la fin de l'occupation et la
mise en place d'un Etat palestinien viable installé sur tout le
territoire de la Cisjordanie et de Gaza avec Jérusalem Est comme
capitale, ainsi que sur la recherche d'une solution au problème des réfugiés
permettant leur retour, mettra fin aux conflits. Cependant on fait comme
si la solution était à inventer en oubliant l'origine du conflit, pire
en le dénaturant. Pendant ce temps Israël peut accroître son hégémonie
sur le territoire par sa politique de colonisation et de faits accomplis.
Association
France Palestine Solidarité
Nord
Pas de Calais
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