Festival |
Le festival, pour sa deuxième année d’existence, s’ouvre à la région avec 25 évènements programmés dans 11 villes. Il couvre la musique, le cinéma, la littérature, la langue et aussi la photographie et les arts plastiques. Il n’oublie pas le rôle de la culture dans la résistance palestinienne ni la solidarité des milieux artistiques. |
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Musique avec une tournée de la chanteuse palestinienne Kamylia Jubran et du musicien suisse Werner Hasler pour 3 concerts. Mariage de 2 cultures, classique arabe d’un côté et jazz électronique de l’autre, leur dernière création Wameedd est une fusion de ces 2 courants. Elle révèle, dans leur modernité, à la fois la beauté des mélodies orientales et la poésie de la langue arabe. Cinéma avec plusieurs programmations accompagnées de débats avec la critique Janine Halbreich Euvrard, auteur du livre « Israël - Palestine, que peut le cinéma ? », Louisette Fareniaux enseignante de filmologie à l’université de Lille 3 Littérature palestinienne sous le regard de Rania Samara, traductrice et enseignante à l’Université de Damas, spécialiste de critique littéraire, qui fera découvrir les richesses de la langue arabe dans le cadre du salon des langues. Expositions de photographies et de dessins d’enfants dans une dizaine de villes de la région Débats : La culture comme facteur de résilience, la coopération culturelle et les enjeux des partenariats culturels, des témoignages de jeunes artistes de la région et palestiniens, des élus et responsables associatifs. |
Dans la métropole lilloise… Lille |
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Région de Saint Omer Saint Omer |
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Villeneuve d’Ascq |
Arques |
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Seclin |
Le littoral … Boulogne |
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Roubaix |
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Région de Béthune… Bruay Labuissière |
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Dans le Douaisis … Douai |
Labuissière | ||
Aniche |
L’Avesnois… Aulnoye Aymeries |
Partenaires >>
Cinéma >>
Dans la métropole lilloise… Lundi 6 mars à 20h30 salle l'Univers : "De la résistance politique à la résilience culturelle", conférence de Nabil El Haggar, universitaire d’origine palestinienne, membre de l’AFPS, cette conférence inaugurale analyse l'activité culturelle et la création artistique palestiniennes comme un facteur de transformation du traumatisme vécu en force créatrice. Tarif : Participation aux frais demandée
Lundi
13 mars 18h30 Maison de la nature et de l’Environnement :
Vernissage des expositions de photographies de Genevi-ève Caré
« Palestine, la saison des olives » et de l’exposition « Palestine, 5000
ans d’histoire » de la Ligue des Droits de l’Homme Vendredi 31 mars 19h : MEP conférence avec Madame Salma Wakim, avocat, membre du Conseil d'Administration de l'association palestinienne "Ittijah" |
- MEP
- MNE, 23 rue Gosselet
- Euralille
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L’Univers, |
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Jeudi 9 mars 20h30, Espace Culture de l’Université Lille 1 Concert de Kamylia Jubran chanteuse palestinienne et Werner Hasler musicien suisse. Prix d'entrée : 12 € (5 € pour les moins de 25 ans) Réservation par mail : contact@nord-palestine.org Jeudi 30 mars 19h au Château de Flers : Conférence de Monique Etienne (AFPS 04 Alpes de Haute Provence) sur le thème « l’olivier, enjeu d’accès à la terre » du 15 au 30 mars, Maison des Droits de l’Homme Nelson Mandela : Exposition de l'AFPS 04 sur l’huile d’olive, en coopération avec Artisans du monde Villeneuve d'Ascq |
Espace Culture, Campus USTL Villeneuve d’Ascq (métro Cité scientifique)
Château de Flers (office du tourisme) près du Stadium
Maison des Droits de l’Homme Nelson Mandela |
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Vendredi 10 mars 19h Hôtel de Ville : Vernissage de l’exposition de dessins d’enfants proposée par la CAPJPO. Exposition visible le 11 mars de 14h à 19h et le 12 mars de 10h à 19h |
Hôtel de
Ville, |
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Mardi 4 avril à partir de 19h,
Condition publique, - Par l’association Al Rowwad, Films d’ateliers de création en Palestine "Al Nakhba" et "l'examen" qui ont été produits dans le cadre du projet d’ateliers de réalisations « je film d’où je suis » en collaboration avec le Centre Culturel Al Rowwad Camp de réfugiés de Aïda en Palestine - Projection du film de Samir Abdallah et José Reynes « Ecrivains des frontières » avec la participation de Samir Abdallah |
La Condition Publique,
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Dans le Douaisis … Mercredi 8 mars 20h salle d’Anchin : Conférence sur la condition des femmes sous l’occupation avec Rania Madi, Palestinienne juriste et spécialiste des Droits de l’Homme et représentante du collectif Urgence Palestine, de l’Union de juristes, de l’association des Palestiniens de Suisse et du Comité pour le droit au retour . Visible ce jour, même lieu, une exposition de dessins d’enfants proposée par la CAPJPO |
Salle d’Anchin |
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Jeudi 23 mars, Cinéma Jacques Tati projection du
film
"Soraïda, une femme de
Palestine"
de Tahani Rached Entrée : 1 € horaire selon programmation locale |
Cinéma Jacques Tati |
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Région de Saint Omer Samedi 4 mars 18h, Espace 36 : Inauguration de l'exposition "En Palestine", photographies de Marie-Noëlle Boutin , exposition visible du 4 mars au 1er avril (du mardi au samedi de 15 à 18 h) |
Espace 36,
association d'art contemporain - 36 rue Gambetta |
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Samedi 18 mars à 15h - Auditorium de la Médiathèque
d'Arques :
Table ronde autour
d'expériences d'ateliers Médiateur : Marie-Thérèse Champesme, université du littoral - Côte d'Opale Participants : Taysir Batniji, artiste palestinien , Raed Bawayeh, artiste palestinien, Marie-Noëlle Boutin, artiste , Robert Horn, attaché culturel au Consulat Général de France à Jérusalem; Laurent Le Sergent, responsable de l'association Face-à-Face ; Ludovic Linard, artiste, Claude Nicolet, Président du Réseau de Coopération Décentralisée avec la Palestine, Philippe Nouveau, Président de l'association Dunkerque-Gaza Du 4 mars au 1er avril : exposition de photographies
Espace 36,
association d'art contemporain - 36 rue Gambetta Saint-Omer |
Auditorium de la Médiathèque d'Arques,
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Le littoral … Mercredi 8 mars 20h au CCAS rue Charles Butor: Conférence-vente d’artisanat « les femmes palestiniennes dans les camps de réfugiés au Liban », avec Francis Gras de l’association AFRAN SAUREL
Vendredi 10 mars
20h, salle les Pipots : concert de
Kamylia Jubran
, chanteuse
palestinienne et Werner Hasler musicien suisse.
Jeudi 16 mars,
cinéma LES STARS à 14h :
du jeudi 16 au mardi
21, cinéma LES STARS :
horaire selon programmation locale du jeudi 16 au mardi 21, cinéma LES STARS : exposition « Palestine, la saison des olives » Photos de Genevi-ève Caré |
CCAS rue Charles Butor
Salle Pipots,
Cinéma les STARS |
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du 1er au 14 mars 2006 Exposition
« PALESTINE, LA SAISON DES OLIVES »
Entrée libre et gratuite
Jeudi 2 mars en soirée au STUDIO 43
Projection
du film "Pour
un seul de mes deux yeux" d'Avi Mograbi
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Bibliothèque de l’Université du Littoral Côte d’Opale
Laurence
LANVIN
Studio 43
MJC de Dunkerque |
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Région de Béthune… du 15 au 26 mars dans le cadre de la "semaine des cultures plurielles : Israël et Palestine" Office de la Jeunesse Vendredi 17 mars à 18 h 30 Inauguration à la Médiathèque municipale 82 rue du Périgord Expositions "la Palestine des créateurs" (exposition de l'Institut du Monde arabe) et œuvre d'artistes israéliens Du 15 au 18 mars cinéma "les Etoiles" Du 20 au 24 mars Lycée Carnot Le 25 mars Espace Grossemy du 15 mars au 15 avril "Caricatures de Delambre" Jean-Michel Delambre, caricaturiste du canard Enchaîné et de Marianne expose 20 dessins sur le conflit israélo-palestinien Les 23 et 24 mars ateliers, démonstrations de caricatures et débat avec l'artiste à la Médiathèque
Jeudi 23 mars :
atelier cuisine
Préparation des mets palestiniens et cocktails qui seront servis à l’
inauguration et au cours du week-end. Avec le concours de membres de la
communauté palestinienne de Lille Mercredis 8 mars et 15 mars à 14 h 30 Le Temple : Ateliers Lectures "Mahmoud Darwich, un écrivain palestinien" sensibilisation à la poésie. Découverte et lecture des poèmes de Mahmoud Darwich. Soirée découverte Mercredi 22 mars à 17 h
Projection du
documentaire de Simone Bitton
Lecture de poésies, débat à la Médiathèque Avec la participation de l'Association Marguerite Yourcenar Du 20 au 24 mars Ateliers Musique Percussions palestiniennes Inscription à l'office de la Jeunesse Intervention d'Areski Dries, percussionniste oriental Spectacle lors du repas festif du samedi 25 mars Spectacle pour la clôture du salon de l'art et de la gastronomie le dimanche 26 mars Pour les adultes Du 20 au 24 mars de 19 à 21 h "la Bulle" Tarif 7,50 € la semaine Pour les enfants de 6 à 11 ans Les 20, 21 23 et 24 mars de 17 à 18 h "la Bulle" Inscriptions dans le cadre du centre de loisirs et de l'accueil périscolaire Mercredi 22 mars de 14 à 18 h Exposition vente de broderies fabriquées par des réfugiées palestiniennes du Sud Liban à la Médiathèque organisée par AFRAN SAUREL Après midi : exposé débat sur la situation des femmes palestiniennes réfugiés des camps du Liban par Yves Quétin de l’AFPS Mercredi 22 mars : atelier calligraphie (8-11 ans) Intervenant : Abdelatif Habib Les travaux seront exposés au salon « Art et Gastronomie » Salle Evrard Mardi 21 mars 20h : Cinéma " Les Étoiles" , projection débat du film "Pour un seul de mes deux yeux" avec
Janine Halbreich Euvrard et Louisette Faréniaux, Pot de l'amitié offert à l'issue de la soirée Tarif 3,50 €
Cinéma "Les Etoiles"
03 21 01 75 25 Samedi 25 mars à partir de 20h : repas musical avec le groupe israélo-palestinien Gouraya Inscriptions à l'Office de la Jeunesse BRUAY LA BUISSIERE Espace Grossemy Tarif : 7,50 € (moins de 12 ans) 15 € (12 ans et plus) |
Office de la Jeunesse rue du Périgord tél. 03 21 61 37 00 fax 03 21 61 37 01
Salle Florent Evrard, espace CLSH
Espace culturel Grossemy- Cours Kennedy –
Espace animation "la Bulle" rue des Tombelles
Le Temple rue Hermant
Médiathèque municipale 82 rue du Périgord
Cinéma « Les Etoiles » |
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du 24 au 26 mars Salle des fêtes de La Buissière :Salon "Art et gastronomie" dans le cadre de la "semaine des cultures plurielles" : Israël et Palestine en partenariat avec l’office de la jeunesse
Vendredi 24 mars : 18h30 inauguration du salon Soirée ambiance café : dégustations, danses et concert palestiniens du 24 au 26 mars : Expositions : Photographies de Genevi-ève Caré "Palestine, la saison des olives" Mosaïques d'Iyad Abdo Samedi 25 Mars : Ouverture au public : de 10h à 12h et de 14h à 19h Présentation des divers stands Expositions Dégustation
Dimanche 26 mars
Ouverture au public de 10h à 12h et de 14h à 17h.
Le public sera convié à
prendre place, s’il le souhaite, au sein du « café palestinien » où il
pourra déguster boissons et entremets du pays. rencontre avec l'AFPS et AFRAN SAUREL autour de la cuisine et de l'artisanat palestiniens. |
Salle
Georges Hurtrel
Commission culturelle de Labuissière :
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L’Avesnois… Mercrdi 8 mars 20h : Concert pour la Journée de la femme au théâtre Léo Ferré de Kamylia Jubran , chanteuse palestinienne et Werner Hasler, musicien suisse. |
Théâtre Léo Ferré, rue
Foyer |
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Avec le concours financier du Conseil Régional et des villes de Lille, Roubaix, Villeneuve d’Ascq, Douai, Seclin, Aulnoye-Aymeries et Boulogne Avec le soutien des associations et partenaires suivants : AFRAN SAUREL, Amis d’Al Rowwad Nord Pas de Calais, Amis du Monde Diplomatique, Artisans du Monde Villeneuve d'Ascq, Association Dunkerque Gaza ; Association Solidarité Tourcoing Rafah, Collectif Dunkerquois pour le Respect des Droits du Peuple Palestinien, Comité de Bienfaisance et de Secours aux Palestiniens, Comité Boulonnais de Soutien au Peuple Palestine, Ligue des Droits de l'Homme, Union Juive Française pour la Paix, Sambre Avesnois Palestine, L’espace Culture de l’USTL, la Maison de la Nature et de l’Environnement à Lille, l’association l’Univers, CRDTM Centre de Documentation Tiers Monde, l'Office culturel de Labuissière, l'Office de la Jeunesse de Bruay-Labuissière Avec le concours de l'Association France Palestine Solidarité 04, de Palestine en Marche (Lyon) et de la CAPJPO (Paris) |
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Kamilya
Jubran Kamilya Jubran est née en 1963 à Aakka, de parents Palestiniens qui habitent aujourd'hui l'Al-Rameh un village palestinien du nord dans l'Al-Jaleel. Elias Jubran, le père de Kamilya, est un fabricant d'instruments traditionnels et enseigne la musique ; il a été sa première source d¹éducation musicale. Dès l'âge de quatre ans, Kamilya commence l'apprentissage et l'interprétation du répertoire arabe classique égyptien. En 1982, elle rejoint Sabreen, le groupe musical Palestinien à Al-Quds-Jérusalem. Pendant vingt ans, Kamilya sera le chanteur « leader » de Sabreen, joueur de qanoon et de plusieurs instruments orientaux. Elle est également un des associés dans la production des quatre albums de Sabreen. Sous l'impulsion de Kamilya, le groupe tournera dans de nombreuses villes palestiniennes et aussi dans le monde. Toute cette période passée avec Sabreen a représenté pour elle une profonde et dynamique évolution qui a abouti à un nouveau style de la chanson arabe moderne. En 2002, Kamilya quitte Sabreen et se dirige vers un registre musical différent avec Mahattaat© créé et enregistré à Berne. Elle tournera pendant une année avec ce spectacle, dans de nombreuses villes européennes et égyptiennes. Aujourd'hui, Kamilya Jubran explore de nouveaux horizons avec sa dernière production Wameedd©. mp3, 1.084 Kb 2'18" |
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Kamilya Jubran et Werner Hasler : une atmosphère à la fois minimaliste, moderne et orientale. L’Orient remixé
PORTRAIT Télérama n° 2928 - 22 février 2006 La chanteuse palestinienne Kamilya Jubran, en duo avec Werner Hasler, perpétue les traditions orientales avec des compositions électroacoustiques. Ils sont deux sur scène. Elle, douce brune au sourire carmin, son oud dans les bras pour accompagner ses arabesques haut perchées qui s’étirent en jouant du cri, du murmure, du silence. Lui, grand brun aux cheveux ras, penché sur son clavier d’où s’échappent de légères syncopes électro qui virent parfois, en arrière-plan, à la frénésie techno. Leur parti pris est exigeant, radical, d’un minimalisme très moderne et pourtant fortement ancré dans les traditions orientales. Cela tient de la prière, de la quête, comme de la poésie ou de la comptine : c’est sensuel, concentré, sans fioritures, une danse intérieure en ondulations volatiles qui invitent à la rêverie. Kamilya Jubran et Werner Hasler se sont rencontrés en mai 2002 à l’occasion d’une résidence à Berne. Lui venait du jazz et avait envie d’expérimenter, sur un support électronique, des sons auparavant explorés à la trompette. Elle sortait d’une longue collaboration avec le groupe de rock arabe Sabreen, rencontré en 1982 à Jérusalem, où elle préparait un diplôme d’assistante sociale. Kamilya est palestinienne, de nationalité israélienne, a grandi à Rameh, en Galilée, à mi-chemin entre Saint-Jean-d’Acre et Tibériade. Lorsque éclate la guerre de 1967, elle a 4 ans et se met à chanter Oum Kalsoum : une cassette en témoigne avec, en bruit de fond, le vrombissement des avions qui la terrorisait. « A la maison, raconte-t-elle, il y avait tout le temps de la musique. Mon père fabriquait des ouds et des cithares qanoun, instruments devenus très rares chez nous car, à partir de 1948, les frontières avec les pays arabes avaient été fermées. Avec son groupe d’élèves, il sillonnait les fêtes des environs et me permettait parfois de l’accompagner. Il m’a enseigné les notes, les gammes, les intervalles, mais c’est toute seule que j’ai commencé à jouer du oud et du qanoun. Pour apprendre de nouvelles chansons, nous écoutions la radio : nous étions de fidèles auditeurs de l’émission égyptienne La voix des Arabes. » Elevée dans une famille orthodoxe d’origine grecque, la petite Kamilya a été bercée par les messes byzantines de l’église de son village. Tout en « baignant dans une culture islamique » véhiculée par les musiques de l’Egypte, de la Syrie ou du Liban voisins, ou celles venues de l’Orient plus lointain, iranien, turc ou indien, sans compter les cantilations du Coran dont son père raffole, et dont les scansions irradient son travail. Même si elle ose à peine se l’avouer car elle se sent « encore en pleine recherche », Kamilya Jubran a l’âme d’une compositrice. Le premier déclic date probablement de l’adolescence, lorsqu’elle décide de se démarquer du glamour façon Oum Kalsoum et s’enflamme pour la chanson engagée venue du Liban (Marcel Khalifé) ou d’Egypte (Cheikh Imam), qui s’appuie sur les poètes résistants comme Mahmoud Darwich. Avec le groupe Sabreen, mené par un fan des Beatles, des Rolling Stones et de Deep Purple, elle devient, à son tour, à 19 ans, l’interprète de couplets ancrés dans la réalité politique. D’abord sur fond de batterie et de guitares électriques, puis sur des instruments orientaux qui suscitent l’enthousiasme lors de tournées effectuées dans les centres culturels et les écoles. « Notre public était principalement palestinien, même si quelques Israéliens s’intéressaient à notre musique, mais c’était assez rare car il n’y avait pas assez de confiance et de liberté d’esprit, sauf entre amis et gens qui se connaissaient par ailleurs. Comme nous évitions de chanter les slogans, les clichés, les mots violents et cinglants, nous n’avons pas eu de problème de censure, mais d’autres artistes qui avaient un message plus direct ont vu leurs cassettes confisquées, certains ont même été emprisonnés. » Enfant, Kamilya était une fan du « Bonne nuit les petits » de Nounours, Pimprenelle et Nicolas, découvert via la télévision jordanienne. De cette époque date un coup de foudre pour la langue française qui est probablement à l’origine de son désir d’ailleurs. Il se concrétisera en 1997 par l’obtention d’une bourse d’études à l’Alliance française de Paris. Un an plus tard, à l’occasion d’une collaboration à un enregistrement du groupe marseillais de rap IAM – jamais paru –, elle signera enfin sa première composition, Ghareeba (c’est-à-dire « étrangère »), à partir d’un poème de Khalil Gibran. Cette chanson sera d’ailleurs le point de départ du travail amorcé en Suisse, en 2002, avec les sons électro de Werner Hasler. « J’aime cet échange avec Werner, car je me sens libre tout en étant enfermée dans les structures que j’ai créées avec lui. Le fait qu’il n’ait aucun a priori sur la musique arabe m’a beaucoup aidée, car je redoutais de tomber dans les pièges de l’exotisme. En général, nous partons d’une idée assez brute de chanson, que je lui soumets. Lui y travaille de son côté, puis nous la reprenons ensemble en ayant soin de laisser les choses mûrir. Nous venons de cultures si différentes que la collaboration musicale est parfois compliquée, mais ça ne l’empêche pas d’être d’une rare intensité. » De ces échanges électroacoustiques en terre helvète est né un premier album enregistré en autoproduction, en 2004. Il n’est pas du tout à la hauteur de ce que le duo propose actuellement sur scène, mais son titre, Wameedd Aujourd’hui, Kamilya Jubran vit entre Paris, où elle a « un pied-à-terre », Berne, « la ville qui a été si généreuse avec moi », et Jérusalem, « où je vais souvent voir ma famille et mes amis ». De la victoire du Hamas aux élections palestiniennes, intervenue la veille de cette interview parisienne, elle dit qu’elle est « très attristée mais pas du tout surprise. Après la dégringolade des grands rêves que nous avons tous faits pendant le processus de paix, tout cela était hélas prévisible. J’espère seulement que, de cette situation extrême, naîtront de nouvelles ouvertures prometteuses pour l’avenir ». Depuis qu’elle a renoncé à « avoir peur » et s’est donné le droit de laisser éclore ce qui bouillonne en elle, rien ne semble devoir freiner son élan créatif. La voici donc sur plusieurs projets en même temps : un documentaire sur son père avec une réalisatrice suisse ; l’accompagnement musical, en live, d’Atteinte de lucidité, un one-woman-show sur les déchirements, voire la schizophrénie, d’une femme artiste en pays arabe (1) ; et un nouveau répertoire en grande partie déjà composé, qui ne se cantonnera pas, cette fois, au duo avec Werner Hasler. Une artiste est née. Son envol ne fait que commencer. |
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Né en 1959 à Copenhague, au Danemark, Samir Abdallah vit à Paris dès son enfance. Après des études d’Art dramatique et de Cinéma à l’Université de Nanterre au début des années quatre-vingts, il réalise de nombreux reportages et documentaires sur l’Immigration pour l’émission Rencontres, sur la chaîne française FR3, entre 1988 et 1991. Il a, par ailleurs, réalisé des documentaires, parmi lesquels : L’Islam de France, entre traditions et modernité en 1990 (FR3), La Révolte de Veaux-en-Velin en 1991 et La Ballade des sans-papiers en 1997. |
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Cinéma
Sélection officielle Cannes 2005 Hors compétition Les mythes de Samson et de Massada enseignent aux jeunes générations israéliennes que la mort est préférable à la domination. Aujourd’hui, alors que la seconde Intifada bat son plein, les Palestiniens subissent quotidiennement les humiliations de l’armée israélienne : les paysans ne peuvent librement labourer leurs champs, des enfants sont bloqués des heures au poste frontière au retour de l’école, une vieille femme ne peut pas rentrer chez elle... Exténuée, cette population, comme hier les Hébreux face aux Romains ou Samson face aux Philistins, crie sa colère et son désespoir. Avi Mograbi, cinéaste israélien, croit en la force du dialogue, avec les Palestiniens assiégés et avec l’armée israélienne omniprésente. Production Avi Mograbi - Les Films d’Ici Coproduction Channel 8 - Noga Communications - The New Israeli Foundation for Cinema & Television Droits France Les Films du Losange Durée - métrage 100 min – "Soraïda, une femme de Palestine" de Tahani Rached Production Office National du Film du Canada durée : 119' - 2004 Le film nous fait partager le quotidien d’une femme, Soraïda, de sa famille, de ses voisines. Et le quotidien d’une ville, Ramallah, soumise au couvre-feu, à la violence et à l’oppression de l’occupation militaire israélienne. « Notre combat, c’est de briser le siège de la pensée », dit Soraïda qui nous force à nous poser des questions fondamentales. Comment ne pas perdre son humanité lorsqu’on vit sous l’Occupation ? Comment ne pas devenir haine et colère lorsque l’on est prisonnière du couple infernal bourreau-victime ? Comment résister à la « culture de la mort » ? Comme Soraïda qui se rend sur les toits de la maison pour faire voler un cerf-volant, et qui s’offre une Palestine vue d’en haut, libre et sans entrave.
Réalisation : Tahani Rached Mahmoud Darwich, et la terre comme la languede Simone Bitton et Elias Sanbar >>Poète de l’exil et de la tragédie palestinienne, Mahmoud Darwich est né en 1942 dans un village de Galilée. Enfant, il a participé à l’exode des réfugiés palestiniens de 1948. Revenu en Israël, Arabe israélien réfugié dans sa propre patrie, il a commencé à écrire dès 1965, alors que la population arabe de l’état d’Israël était encore soumise à un régime spécial d’administration militaire. La blessure qu’il porte en lui est une blessure collective, aussi s’impose-t-il un peu comme la voix de son peuple. En 1971, il décide de s’exiler. C’est alors un long parcours qui se dessine, dans une solitude à laquelle il est désormais attaché. La popularité des poètes est immense en Orient où la poésie est considérée comme un art vivant. Lorsque Mahmoud Darwich donne un récital au Caire, à Beyrouth ou à Alger, des foules considérables viennent scander ses vers avec lui. C’est cette ferveur populaire, cette émotion que le film tente de faire partager. Aux antipodes d’une littérature militante, tout en étant profondément engagée, sa langue poétique a su trouver une voix entre le particulier palestinien et la souffrance universelle. Le film est construit autour de divers entretiens avec Mahmoud Darwich ; un commentaire analyse les principales étapes de sa vie dont l’écriture ne peut être dissociée. |