AFPS Nord Pas-de-Calais CSPP

   


65eme mission

 

 

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Lundi 21 juillet 2003

Départ de Jérusalem a 16h30 pour Tulkarem.

Premier Check-point a mi-chemin, notre Chirout passe sans problème.

A l arrivée a  Tulkarem, second Check-point, refus catégorique de passer sans autorisation.

On fait alors un détour vers un 3e C-P et la, le même refus de la part des soldats. On se dirige alors vers un 4e C-P au niveau de Baqa El-Gharbiya. Le chauffeur négocie près de 30mn notre passage.

Nous pouvons enfin passer ;mais le chauffeur moins chanceux bénéficiera d une amende de 300 Sh"
C est une zone interdite aux arabes israéliens.
Nous somme accueillis par S. chaleureusement vers 19h30.
C est un habitant de Tulkarem, membre du syndicat de Palestine.

Nous rencontrons ce soir- la, le responsable des affaires sociales de Tulkarem. Il nous expose la situation actuelle pour la région de Tulkarem, a savoir le mur de l apartheid, qui est déjà bâti autour de certaine ville comme Calquilyia, et qui se construit progressivement pour encercler toute la Palestine occupée.  
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Mardi 22 juillet 2003

En début de matinée, nous apprenons qu'aura lieu a 3 km de Tulkarem, au niveau de la porte de Dar  El -Roussoum, gardée par des soldats israéliens, une manifestation des paysans de Tulkarem.Le motif ? les paysans veulent tout simplement passer pour accéder à leurs champs dont ils sont sépares à cause de ce mur. Ils veulent travailler sur leurs terres mais ils sont systématiquement à la merci de décisions arbitraires des militaires présents.

Il y a  une 50aine de manifestants dont une 20aine d internationaux. Le ton monte vite entre les 2 parties lors de cette 1ere tentative de négociation. Le sous-officier menace la foule avec sa mitraillette M16.les manifestants se dispersent et reculent un peu. Le groupe se reconstitue et cette fois les internationaux forment une chaîne humaine entre les militaires et les manifestants. Le ton baisse, nous faisons face a des soldats + nombreux. C'est la 1rer fois que notre groupe se retrouve dans cette situation critique, nous avons peur mais les chants des palestiniens nous encouragent et nous  confortent dans notre position face a cette injustice : ils veulent seulement pouvoir travailler sur leur terre.

Sur le nombre de soldats présents, il y en a 3 ou 4 de vraiment agressifs. Nous sommes frappes par la jeunesse de ces soldats, ce sont des gamins(minimum 16 ans)armes jusqu aux dents, des jeunes qu on pourrait croiser dans des bars, dans un autre contexte, avec lesquels on aurait pu même sympathiser, va savoir...

Nouvelle inquiétude : des renforts israéliens civils armes, ainsi que la police israélienne ont rejoint les militaires. Un officier arrive pour terminer les négociations.

Cela n'aboutit a rien : la force armée repousse violemment les manifestants et les internationaux, nous menace avec leurs armes et bombes lacrymogènes. Ils irons même jusqu a moleste très violemment l un des internationaux de l'ISM.

Ils nous repoussent au delà de la porte qu ils referment en mettant en place une chaîne et un cadenas. Les manifestants le coupent avec une pince, le récupèrent et narguent les soldats, une faible et dérisoire victoire face a cette nouvelle humiliation.

La violence monte a nouveau du cote de la force armée, ils sont passablement excédés par ces manifestations. Ils pointent leurs armes et  montrent leurs bombes lacrymogènes aux manifestants.

Une Jeep de l'armée arrive alors de notre cote de la barrière, et donne sérieusement l impression de vouloir foncer sur la foule. Les internationaux se placent alors entre le véhicule et les palestiniens. Un des internationaux se met même a genou devant la jeep, cela calmera les militaires qui s en retourneront et a leur tour les manifestants se disperseront.

Pour notre mission, c est une première, pour les palestiniens c est un lot quotidien. Quand nous étions inquiets devant les armes, eux ne craignaient pas les menaces militaires.

Nous apprenons par la suite que les médias arabes étaient présents sur les lieux, ce qui a sûrement permis un retour au calme relatif.

Au retour de la manifestation, nous croisons un mariage. Ils nous invitent a sortir de notre taxi et a danser avec eux. C est un moment qui nous réchauffe le cœur. La vie continue…

A 14H, départ a El Djarouchiya, a 3 km de Tulkarem, pour rencontrer une riche famille de la région. Jusque la, ils pouvaient vivre aisément grâce a la culture des olives et des amandes. Depuis la construction du mur, a une 50aine de mètres de leur habitation, leur terres se ‘retrouvent dans la mauvaise zone’ ce qui leur enlève toute possibilité d’accéder librement a leurs terres. Ainsi cette famille au début de la construction du mur a perdu 40 ha puis a nouveau 45 ha.

Il faut savoir que le mur que les israéliens sont entrain de construire se fait en plusieurs étapes. D’abord ils plantent uns barrière avec des fils barbelés + parfois  certaines portes ferrées jaunes cadenassées. Hors les traces de ce mur (que les autorités modifient régulièrement) empiètent très largement sur les territoires palestiniens. La ou nous étions ce matin, cette barrière empêchait les paysans palestiniens d accéder a leur oliveraies et donc a leur principale source de revenu. On connaît grâce a nos observations sur le terrain et a nos discussions avec les personnes des différentes municipalités, les objectifs de la construction du mur. Il s’agit ni plus ni moins de confisquer les terres, de détruire ainsi les principales ressources des palestiniens et d’enclaver les villes qui restent. Cela forcerait ainsi la population a s’exiler. Ou est la raison sécuritaire prônée par les autorités israéliennes? Une loi israélienne stipule qu’un terrain non cultivé pendant trois ans est un terrain confisqué par l’État.

Pour en revenir a la famille rencontrée, la séparation avec leur terre implique que toute la production annuelle (45 tonnes d’olives et 4 tonnes d’amandes) sera perdue.

17H, nous sommes invites au siège du syndicat qui existe depuis 1930. Visite de leur salle d’informatique qui existe depuis 6 mois et qui a vu le jour grâce a la venu de la CGT l’année passée.

Au retour suite a un contrôle militaire, nous apprenons qu’il y a eu une altercation entre l’armée et des palestiniens. Le bilan est lourd, un mort et un blesse du cote palestinien. Cette altercation aura pour effet d’entraîner la mise en place d’un barrage dans le quartier et d’un couvre-feu. Nous ignorons ce qui s’est réellement passe pour avoir entraîne cette montée de violence.                           
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Mercredi 23 juillet 2003

Ce matin, nous avons visite les bâtiments de l'autorité nationale palestinienne.  Nous avons vu les bâtiments officiels bombardes en janvier 2002. Il s'agissait des bâtiments de la police et ceux du
ministère de la justice. 6 missiles F16 ont été utilises par l'armée occupante. Nous sommes en droit
de se demander comment l'autorité palestinienne pourrait assurer la sécurité tant réclamée par Israël.
L'occupant interdit aux Palestiniens de reconstruire ces bâtiments détruits.

A 10h30 nous avons été accueillis par le maire de Zeit, petite ville située au nord de Tulkarem et qui
offre l'intérêt d'être coupée par le mur. La encore, ce mur empêche les paysans d'accéder a leurs terres.
Il faut savoir que ces terres ont été achetées après l'invasion de 67. Les propriétaires de ces terres ont
été chasses des 48 et ont acheté ces terres récemment confisquées. L'accès aux serres qui se trouvent du cote envahi est difficile d'accès. Il n'y a pas vraiment de règles bien précises. L'arbitraire règne.
Parfois les cultivateurs peuvent accéder a leurs terres le matin et ne peuvent franchir la porte le
soir ce qui les oblige a faire des détours de 10 km. La stratégie offensive semble consister a exercer des
pressions permanentes sur l'ensemble de la population. A chaque jour suffit sa peine. Tel jour, on passe, le lendemain, on ne passe pas. Le passage est quotidiennement aléatoire. Les paysans peuvent
attendre plusieurs heures le matin a partir de 5 h30.
La réponse dépend de l'humeur de l'armée. La dernière exigence de l'occupant frôle le ridicule. Le paysan doit avoir une autorisation spéciale officielle pour accéder a ses terres ou ses serres.

Cette municipalité compte 2000 donoms (1 donom = 1 000 m2). 900 d'entre eux sont utilises par les
constructions individuelles et collectives. Les 1 100 restants sont consacres a l'agriculture. Avec la
construction de la barrière (les murs en béton sont construits autour des villes), cette ville perdra 400
donoms. La construction d'une  deuxième barrière barbelée électrifiée est prévue de la ville de Zeit a
celle de Qaffin.. 200 donoms supplémentaires seront confisques. Le vol des terres s'élève donc a 600
donoms. La petite ville de Zeit n'aura plus que 500 donoms pour faire vivre ses habitants. Rappelons que la principale ressource de cette ville provient de l'agriculture.
Nous sommes stupéfaits lorsque nous apprenons que les paysans disposent d'une semaine pour se plaindre de cette confiscation illégale. L'armée occupante impose systématiquement un couvre feu pendant 9 a 11 jours, ce qui rend les recours juridiques impossibles.
Lorsqu'une maison a la malchance de se situer sur les
130 mètres nécessaires a la construction des barrières, l'habitant dispose de 24 heures pour
quitter sa maison avant sa destruction. Dernière gentillesse de l'occupant, l'habitant n'a pas le droit
de prendre ses affaires.
Les seules preuves dont disposent les propriétaires palestiniens proviennent des taxes qu'ils payaient aux turcs, aux anglais puis aux jordaniens. Il n' y a pas de cadastres.

L'autre vol consiste à déraciner les oliviers situes dans la bande destine aux barrières. Ces oliviers sont
ensuite revendus et occupent les magnifiques jardins israéliens. Il faut 10 ans pour qu'un olivier soit
fonctionnel. Il faut 2 ans lorsqu'il est arrache et replante. Il y a eu des reportages allemand et
canadien sur cette usurpation.

Le maire de Zeit nous a répété que les seules missions dont il est capable d'assurer la charge consistent a écouter les doléances de la population et d'essayer d'apporter des solutions. Rappelons que les autorités administratives palestiniennes ne peuvent reconstruire ce qui a  été détruit il y a un an. Si l'occupant autorisait la reconstruction des services administratifs, il faudrait une aide extérieure
massive.

Enfin, nous avons visite la ville et avons constate les effets des barrières. On constate clairement que
le trace dépend des terres. Le trace est en zigzag. On constate également que ces barrières ont détruit
toutes les infrastructures routières que la population utilisait. Cette situation crée parfois des tensions
entre habitants.

A 14 heures nous avons été reçus par le maire de Qaffin . La encore, nous constatons les mêmes
horreurs. Confiscation des terres, construction des barrières jusqu'au niveau des maisons, destruction des infrastructures routières. Les buts recherches par l'occupant consistent a asphyxier l'économie rurale afin de faire fuir les gens. Des protestations et manifestations ont parfois lieu.  Les israéliens ont
trouve la réponse et construisent deux nouvelles portes de part et d'autre des barrières.  Ainsi, les
manifestations des paysans palestiniens ne pourront plus accéder a la porte centrale leur étant destine
qu'ils tentent parfois d'ouvrir de force en risquant leur vie. Précisons qu'une terre  qui n'aura pas été
travaille pendant trois ans est confisquée légalement. A Qaffin, nous avons constate que le mur n' a pas été construit pour des raisons de sécurité, leitmotiv écœurant et largement auto entretenu, mais pour voler les terres et étouffer les palestiniens. D'ailleurs nous avons vu qu'il y avait une porte construite au
pied d'une colonie Les palestiniens ont droit quant a eux a des fils barbelés et a des espèces de grands
blocs en métal. On sent que l'occupant a une stratégie bien claire dans la mesure ou nous avons vu une espèce de pont qui laisse présager la construction d'une route future sur les territoires pas encore
confisques.
L'occupant ne souhaite pas la création d'un État indépendant palestinien viable dans la mesure ou il ne
construit pas ses barrières et mur au niveau des frontières de 67 mais bien au delà. Pour faire face
aux pressions internationales, l'état occupant clame qu'il s'agit de protéger ses habitants.  Pourquoi avons nous des barrières et des murs partout? Pourquoi le tracé des barrières s'accapare les terres des paysans?

Chaque jour suffit sa peine. Ce triste adage concerne également les autorités administratives locales.
L'armée occupante transmet des plans qui précisent qu'une nouvelle barrière ou un nouveau mur vont être construits. Ainsi, des enclaves sont crées afin de permettre a un nouvelle colonie d'utiliser ces terres
confisquées et de pouvoir en vivre.

La personne officielle qui nous a reçus pense que la stratégie a long terme de l'envahisseur consite a
créer un fait accompli. Dans 25 ans, on ne pourra revenir en arrière et l'existence des colonies ne
pourra être remise en cause. La colonisation consiste a créer un rapport démographique favorable a
l'occupant par la création ultra rapide de colonies. On peut imaginer des élections futures ou on
demanderait aux habitants des territoires occupés, les colons y compris, s'ils sont favorable a l'existence
d'un état palestinien.
Les buts de la construction des murs et des barrières sont triples. D'abord, il s'agit de séparer
les gens des uns des autres. Puis, on assiste a l'asphyxie des économies, ce qui provoquera une
émigration forcée. Enfin, ces séparations honteuses et jamais vues jusque la visent a créer un rapport
démographique favorable a l'occupant dans l'hypothèse d'une élection référendaire future. Rappelons qu'un mur oriental va être construit et atteste la réelle volonté des colons.
Cette thèse est renforcée par la récente guerre en Iraq.  Il faudra bien trouver des pays qui accepteront
les déportations futures Il n'est pas question de penser a la Jordanie qui compte déjà plus de 60% de
palestiniens et qui risque d'être un pays ennemi. L'occupant et son principal pays ami ne pensent pas
non plus au Liban qui est considéré comme un pays chrétien. La Syrie a clairement montre sa position sur la question. Ne reste plus que l'Iraq, qui, avec un gouvernement favorable a l'accueil des déportés
palestiniens, permettrait aux faiseurs de guerre d'inverser le rapport démographique pour  l'instant
favorable aux chiites.

Les Palestiniens qui n'avaient pas fui jusque la sont les paysans qui sont attaches a leur terre ressource.
La plupart des Palestiniens formes partent chercher du travail a l'étranger et soutiennent leur famille
financièrement.

Cette thèse trouve un écho favorable lorsqu'on est sur le terrain et qu'on constate clairement que l'objectif des envahisseurs visent a déporter les habitants qui n'ont plus de  moyens de survie. Tout cela se fait patiemment avec des pressions quotidiennes.

Revenons a la situation de Qaffin. En 1948, cette localité a perdu 70% de son territoire , c'est a dire
30 000 donoms. Il leur restait avant la construction des murs 10 000 donoms.  Ils n'ont plus actuellement que 3 000 donoms pour faire vivre 9 000 habitants. Il faut également préciser que 90 % des habitants de Qaffin avaient l'habitude de travailler en Israël. Avec ces nouvelles frontières, personne ne pourra y aller. Il faudra même tenter de franchir des frontières intérieures pour se rendre a Tulkarem. Des autorisations spéciales seront exigées et des  limites d'age seront fixées

Nous apprenons également que chaque localité reçoit des nouveaux plans de l'armée occupante sans que les autres localités soient informées. Les plans changent régulièrement et les municipalités ne reçoivent les instructions que pour leur secteur Heureusement l'existence de syndicats et d'associations permet d'avoir une vue d'ensemble de l'occupation réelle que les territoires occupés subissent.

En ce qui concerne les oliviers, les barrières s'étendent sur 6 km avec une largeur de 130 mètres.
1200 oliviers ont été déracinés voire détruits, certains d'entre eux avaient plus de 500 ans.  Ces
arbres ont été coupes avant la récolte. Il y a , a l'intérieur des terres confisquées,  plus de 100 000
oliviers. La valeur annuelle de production est estimée selon le responsable de la localité a 3 millions de
dollars.
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Jeudi 24 juillet 2003

Rencontre  avec le responsable de l'hôpital de Tulkarem.

Présentation de la structure, des difficultés qu'ils rencontrent et de leurs projets

En 1995 L'administration civile israélienne a laissé l'équipement hospitalier en place  aux palestiniens,
dont 50 lits. Augmentation de lits avant la création de la PNA, seuls 18% des habitants avaient une sécurité sociale. Ils sont actuellement 48 % a en avoir une et l'objectif est d'atteindre les 100 % d'ici quelques annees. Ceci bien sur a entraîné l'augmentation  du prix de  l'assurance maladie.
Nous retrouvons des cliniques dans beaucoup de villages ou sont reçus mères enfants nourrissons et
une politique de prévention  est tentée. Ils ont 1 hôpital pour chaque région, soit 9 puisqu'on  compte 9
régions Hors Jérusalem, cette dernière étant sous le contrôle total israélien.
Ils souhaiteraient , dans ce cadre, des relations internationales, comme il en existe actuellement entre
Lille et Naplouse, ainsi qu'une autre département (nom a rechercher) avec Tulkarem qui, il y a 4 mois, a
reçu des  aides pour le fonctionnement et pour l'équipement.
A l'hôpital de Tulkarem sont assures les services suivants : Chirurgie, Oncologie, maladies du sang,
laboratoire, radio, et  les urgences et médecine générale.
Sont en projet de réalisation : chirurgie infantile, chirurgie générale, gastro, soins intensifs,
Autres étrangers impliqués L'Arabie Saoudite pour des
projets en Neo natologie , et  précisément  des salles d'accouchements.
Il y a toutefois des manques comme en chirurgie cardio-vasculaire (surtout vasculaire), et un
équipement de chirurgie des os voir orthopédique, en neurochirurgie ou la une formation des médecins serait nécessaire.
Constat de formation insuffisant face au matériel a disposition, en particulier des anesthésistes. Pour
des interventions chirurgicales les RDV sont de 6 mois sauf urgence ce qui rejoint un peu les systèmes que nous connaissons.

Depuis la 2nde Intifada le contrôle des vaccinations est devenu très difficile. Avec les difficultés financières et de libre circulation avec le bouclage de zones, peu de palestiniens se déplacent pour les
vaccinations. Et même si la mise a disposition de lieux de vaccinations rapproches des villages, comme
les mosquées , écoles et autres institutions, les personnes ne s'y rendent pas toutes forcement.
Le contrôle des eaux est inexistant. Pourtant les risques dus a pollution de l'eau sont divers et très
présent  (amibe, bimallose, menagoque et thyphoide). 
L'hygiène en pâtit. Les palestiniens favorisent l'alimentation et l'éducation a l'hygiène, et ceci a
cause des problèmes financiers. Par manque de moyens le savon le dentifrice seront des produits peu
achetés.
Même les paysans sont sans revenus et doivent leur survie a l'aide de la croix rouge. Ils ne peuvent même pas subvenir a leur consommation personnelle. Car un contrôle des israéliens est fait sur  l'utilisation de l'eau et donc limite la consommation de celle-ci.
En fait c'est une dégradation globale. Il faut savoir que souvent le moyen de subsistance d'un palestinien
est inférieur a 100 $/mois.
Concernant la pollution, Israël réinstalle ses usines de production chimique sur les terres palestiniennes.
Il a été constate une augmentation très sensible de cas d'asthme en moins de 6 mois, dus aux poussières
dégagées par ces usines,
Certaines, "en zone C", continuent d'introduire dans leurs productions des agents conservateurs strictement interdits par la législation israélienne et sont revendus aux palestiniens. Pour l'anecdote : des
colons israéliens auraient déposé une plainte auprès de leurs autorités pour cette pratique et la réponse
aurait été "mais cela ne dépend pas de notre autorité mais de celle des palestiniens."
Des problèmes également au sujet des ordures, concernant les produits chimiques  rejetés en
territoire palestinien. Taux de cancer les plus élevés se trouvent a Azun et a Jayus, villes bien sur
Palestiniennes.
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Vendredi 25 juillet 2003

Visite du camp de réfugies de Tulkarem

Ce camp compte actuellement 17 000 habitants originaires des villages situes au delà de la ligne verte 600 villages ont été en effet confisques en 67. A l’origine la ville de Tulkarem s’étendait jusqu’a la ville actuelle de Netanya qui était un petit village. Les autorités britanniques avaient leur chef lieu a Tulkarem. Les bâtiments de cette époque britannique ont été récupères par la Palestinian national authority et ont été complètement détruits, en mars 2002 par des missiles F16. Une mosquée a également été détruite. Les envahisseurs sont restes trois jours pour accomplir leur mission. L’ensemble des organisations administrative, politique, culturelle et sociale ont été visite et vide de leur matériel. Les ordinateurs qui disposaient d’une base de données indispensables ont été voles. Rappelons que l’État occupant interdit aux Palestiniens la reconstruction de ces bâtiments. Un deuxième camp est situe trois km plus loin.

En 1948, 2 000 maisons ont été construites par les nations unies. Chaque maison comprend une ou deux personnes émigrées qui soutiennent leurs familles. Il y a une université ‘Al Qods’ proche du camp et bon marche. La plupart des étudiants peuvent donc s’y rendrent.

La situation économique des habitants est catastrophique depuis la seconde Intifada. Alors que le revenu annuel moyen s’élevait a 2000 dollars avant l’Intifada, il est actuellement inférieur a 100 dollars. Certaines familles disposent de moins de 5 shekels par jour pour vivre. Il y a donc beaucoup de cas d’anémie. Les besoins ont augmente du fait de l’impossibilité pour les réfugies de se rendre en Israël pour travailler. La quantité de nourriture distribuée par l’Unrwa n’a pas augmente.

Précisons que les missions de cette agence internationale ont explose Les agences locales de l’Unrwa subissent des pressions car elles pensent qu’il y a de la corruption.

Les palestiniens trouvent cette situation écœurante et pensent que ces organisations subissent elles mêmes des pressions des pays faiseurs de guerre

L’occupation israélienne rend là encore les déplacements difficiles. Il faut dorénavant compter 2 a 3 heures pour aller a Naplouse alors qu’il fallait compter 20 minutes avant l’arrivée des check points .

Il y a deux écoles dans le camps, une école pour filles et une école pour garçons les élèves doivent se rendre en ville pour intégrer une école secondaire.
Petite parenthèse, nous nous rendons dans les ruelles de ce camp, voir l’état de tristesse dans lequel cette population attend des jours meilleurs. Notre guide nous invite chez lui, comme pour ne pas démentir leur sens d’hospitalité. Tout en sirotant un café nous écoutons leur histoire. Il est vrai que leur intérieur est agréable et chaleureux, il est vrai aussi que c’est par leur union familiale et les revenus de tous les frères , ils sont au nombre de 5, qu’ils ont pu meubler leur intérieur, la construction relevait de l”UNRWA, branche des UN.

Mais depuis la 2nde Intifada les choses se sont compliquées, souvent des incursions militaires viennent déranger la pseudo tranquillité du camp et celle des maisons.

Notre guide nous montre le mur ou les soldats ont fait un trou pour accéder a la maison voisine. Ce trou a été rebouche avec les moyens du bord. Cette pratique militaire est courante et elle permet aux assaillants de ne pas être repérés par les habitants.

Notre hôte nous explique la difficulté a faire des projets, de fonder une famille. Il a une trentaine d’années et ne travaille pas depuis 2 ans, il ne peut quitter le camp pour tenter sa chance ailleurs… et c’est le cas d’un grand nombre d’entre eux.

Le soir nous avons rencontre une délégation de la PFU (Palestinian Farmer Union).

Voici les principales difficultés qu'ils rencontrent:

Les cultivateurs ne peuvent accéder a leur oliveraie car les terres se situent à l'extérieur du mur. De plus, le mur se situe au dessus des sources d'eau. Il y a donc impossibilité d'accéder a l’eau. La quantité perdue s’élève a 4 000 000 de m3 par an la moitie de cette eau est utilisée par le peuple et l’autre moitie est utilisée par les agriculteurs. Les paysans ont donc été expulses de l'autre cote du mur. 1000 familles se retrouvent sans travail et n’ont pas eu le temps de démonter leurs serres.
Pendant la réunion, nos hôtes reçoivent un appel leur précisant qu’un petit garçon de 4 ans a été tué par l’armée a Bartaha. Une famille composée du père de la mère, de deux fillettes et d’un petit garçon ont reçu une rafale de balles. Un enfant tué et un autre blessé. Les occupants ont emmené l’ensemble de la famille dans un hôpital israélien Un long moment de silence a lieu et on a tous les boules. De plus, le père n’a pas été autorise a s’y rendre.

Depuis les manifestations des paysans contre le refus d’accès a leur terre, les israéliens ont construits deux autre portes de part et d’autre du mur afin d’empêcher les paysans de se situer au niveau de la porte centrale. Ce jour la nous apprenons également que les musulmans de Hébron n’ont pas pu faire l’appel a la prière. Les 400 colons entoures de 400 000 Palestiniens ont obtenu gain de cause car ils se sentaient gênés par les appels à la prière.

Nous apprenons également que les occupants ont interdit l'accès à la mosquée Al Aqsq de Al Qods aux musulmans n'habitant pas la vielle ville. Des colons ont eu l'autorisation provocatrice de se rendre a l'esplanade des mosquées. Nous sentons que tout est fait pour que les Palestiniens se soulèvent et permette ainsi au faiseur de guerre d'envahir un peu plus les reste des territoires occupes complètement enclaves Provocation, Humiliation, Irrespect… telles semblent être les devises actuelle de la “seule démocratie du proche orient”

Revenons a l’entretien avec la PFU. La troisième grande difficulté concerne les étudiants. Ils n’ont pas les moyens de s’inscrire dans les universités du fait du manque de ressources faisant suite a la confiscation des terres.

APPEL A PROJETS

Plusieurs projets possibles et indispensables sont évoqués. L’objectif principal est de permettre aux Palestiniens de continuer a travailler leur terre. Un premier projet consisterait a aider 300 paysans en leur permettant de reconstruire une serre. Le coût global de ce projet s’élève pour un donom a 1500 dollars. 300 donoms sont concernés.

Un deuxième projet concerne la construction d’un réservoir d’eau de 1 250 m3 . les occupants ont détruits les principaux réseaux de distribution de l’eau. Les paysans ne peuvent donc pas envisager de retravailler une nouvelle terre. Ce projet concerne trois villages Attin, Saida et Attil . La construction de ce réservoir permettrait aux paysans d’anticiper d’éventuelles destructions des moteurs de distribution .Ils achètent leur eau à une compagnie privée. Les débits ont des pressions différentes et une perte de 30% existe. La construction de ce réservoir permettrait donc de ne pas dépendre des aléas de l’occupation et d’utiliser la quantité d’eau nécessaire aux serres. Le projet concerne également l’achat de 500 compteurs individuels qui permettrait a 500 familles de rester sur place et de travailler. Un donom de serre permet de faire vivre une famille de 5 personnes. L’individualisation des compteurs se justifie dans la mesure ou les cultures sont différentes et ne nécessitent donc pas les mêmes quantités d’eau. L’achat du matériel est collectif et serait géré par la PFU\PARC qui facturerait les ventes individuelles d’eau. Ce projet serait en partie pris en charge par le PARC (Palestinian Agricultural Relief Committee) et une de ses compagnies satellites “le RIF”. Le coût global de ce projet s’élève a 500 000 NIS. 170 000 NIS seraient supportés par le PARC et les 330 000 restants concernent le projet. Le RIF prendrait en charge la maintenance et la distribution de l’eau. Des frais administratifs seraient donc facturés aux paysans. Le coût de l’eau serait dans tous les cas inférieur à ce qu’ils payaient jusqu’alors.

Un troisième projet concerne la commercialisation de 25 000 tonnes d’huile d’olives. L’association ANDINE a déjà pris en charge la commercialisation d’une partie des stocks. L’AFPS 04 est également impliquée dans ce projet. Les agriculteurs ont entame une procédure de labellisation “Bio”. Différentes analyses ont été faites sur cette excellente huile et atteste son grand niveau de qualité. Les exportations sont possibles même s’il arrive que Israël fasse du zèle au niveau des principales formalités nécessaires aux échanges extérieurs.
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Samedi 26 juillet 2003

Nous nous apprêtons a quitter Tulkarem, avant nous visionnons une K7 vidéo sur la destruction des cultures de F, notre hôte Il y a trois mois, en fait, des bulldozers sont venus sans l'avertir, ils brisèrent les serres, détruirent les cultures Un voisin a avertit la famille qui tenta de sauver ce qu’il restait à sauver. Les paysans ont bien tenté de s’interposer mais que faire face a l’arrogance de l’armée et la menace d’un F16

Nous décidons d’aller voir les terres perdues de notre hôte.

Nous sommes interceptes par 4 soldats qui attendent tels des rapaces, une proie pour s’amuser un peu, a l’ombre, sous le seul olivier qu’il reste de cette pauvre terre. Contrôle d’identité. Nous sommes 3 hommes, 3 femmes et 5 enfants, le profil type de terroristes! Le contrôle dure 2 heures, une bonne moyenne pour des vacances au soleil. Pour nous, ce n’est pas bien grave, mais le palestinien qui nous accompagne s’est déjà fait tabasse par l’armée. F. nous a rejoint. Curieuse conversation entre lui et les soldats. F. leur demande s’ils ont une famille et ce qu’ils feraient s’ils devaient quitter leur terre sans ressources, sans rien! L’un des soldats, le plus arrogant lui demande s’il fait de la politique, les 3 autres ne disent plus rien en manque d’arguments

On nous propose de l’eau d’un jerricane militaire. Les enfants refusent : “Ils veulent nous faire boire de l’essence!” F. rit. L’un des soldats dit comprendre leur réaction. Mais alors pourquoi servir dans une armée d’ occupation? Ce sont les ordres? Enfin, nous nous consolons en nous disant qu’heureusement, il y a quelques soldats qui ont un peu plus d’humanité que les autres. Ca limite les exactions!

Départ de Tulkarem, les cœurs et les gorges serrés nous quittons F. et sa famille. Nous passons le check.point sans problème.[juste] une fouille de nos sacs et la question inévitable que faisions nous a Tulkarem.De l'autre cote du cp cote israélien de nouveaux amis nous attendent. Nous embarquons dans 3 voitures 5 minutes après nous sommes a bon port chez des arabes israéliens de Taibe. Nous sommes plutôt dans une famille aisée. Ils nous informent q'une manifestation a lieu en réaction a la mort de Moursi un habitant de Taibe. Cet homme jeune de 30 ans avait été tué 4 jours auparavant par des militaires. Nous avons rencontré une femme présente sur les lieux qui nous a relaté ce qu'elle avait vu, il y avait 4 militaires +1 hélico. Les militaires ont sommé le conducteur et son passager de descendre  de leur véhicule les mains en l'air pour des raisons que l'on ignore(contrôle d'identité ,fouille du véhicule)les militaires leur ont demandé de se déshabiller par précaution, quand notre témoin est repassé 10 minutes après l'homme gisait a terre, tué par les militaires. Nous rejoignons la manif des qu'elle passe près de la maison de nos hôtes, l'ambiance;drapeaux noirs avec écritures coraniques, des enfants sur les camions du cortège portent les photos de la victime, des gens sont en larmes dans la rue. La manif s'arrête devant le domicile de la victime, c'est une enieme manifestation légale orchestrée par des gens déterminés et malheureusement habitués a organiser ce genre de réponse aux"accident"dont sont victime les arabes ou arabes israéliens au nom de la sacro sainte sécurité. La manif s'achève par une prière funéraire. Nous rejoignons nos hôtes pour entamer des discutions sur le sort des arabes d'Israël. Racisme, discrimination{au travail les bonnes places ne leur reviennent jamais}sont au cœur de leurs préoccupations. Une jeune prof de langue arabe w, nous confie qu'aucun programme ne rappelle l'histoire, le patrimoine culturel de la Palestine est censuré. Petite note d'histoire  toutefois dans le formatage  de leur patrimoine, une collègue de W., prof d'histoire abordant le thème de la démocratie fut interpellée un jour par la réaction d'un de ses élève de 16 ans. Après avoir écouté le cour sur les fondements de la démocratie il demanda:mais alors Israël ce n'est pas une démocratie? la prof s'est contentée de lui sourire…soulagée et satisfaite du pouvoir de l'éducation.

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