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Palestine
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INFOS
GAZA – 188 –
Condensé
du rapport hebdomadaire du 20 au 26 mai 2004
Issu par
le « Palestinian Center for Human Rights » de Gaza
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RAFAH
– suite – 10
civils dont 2 enfants tués. 255 maisons détruites et des
centaines de familles sans abri. Un nombre de blessés difficile
à dénombrer.
Par ailleurs, plus de 70 hectares de terres agricoles défoncées
et de nombreuses infrastructures détruites : voirie,
conduites d’eau, réseau électrique, équipement urbain. Des
douzaines d’arrestations arbitraires, un siège sans concessions
interdisant pour la 8ème semaine consécutive l’entrée
de médicaments …..
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La poursuite de l’offensive sur Rafah
Cette semaine les forces
d’occupation ont poursuivi leur offensive sur Rafah et son camp de réfugiés.
Elles ont étendu leurs incursions sur les quartiers de Al Salam et de Al
Brazil
- Mercredi 19 mai – Protégé par des hélicoptères l’occupant
prend possession de ces deux localités. Il procède au bouclage d’îlots
d’habitations et à la fouille de nombreuses maisons
- Jeudi – 01h00 – Un hélicoptère lâche un missile sur MAHMOUD
AL AKKRAS, 18 ans et WA’EL ABU JAZAR, 18 ans, tués sur le coup à
proximité du cimetière de Al Salam. Les 2 corps n’ont été
retrouvés qu’à 05h30
- 01h30 – Un hélicoptère lâche un missile sur un groupe de résistants
de Al Brazil. MAHMOUD D’IB, 22 ans, YOUSEF AL MUGHARI, 21 ans et
HAMED BAHLOUL, 18 ans, sont tués sur le coup. 2 autres sont blessés.
Les ambulances qui ont essayé d’évacuer les morts et les blessés
ont été la cible de tirs.
- 10h15 – L’occupant entame une vaste opération de démolition
de maisons sans laisser le temps aux résidents de prendre leurs
affaires. Les murs de l’une de ces maisons se sont écroulés sur
leurs habitants. TAMAR AL ARJA, 3 ans, décède dans les bras de sa mère
d’une attaque cardiaque due à une peur intense.
- 10h30 - Les bulldozers
s’en prennent à la maison de ZIAD HASSAN à Al Brazil. Celui-ci est
sorti de chez lui arborant un drapeau blanc pour demander à
l’occupant de laisser sortir sa famille. Il obtient son accord.
Lorsque sa femme et ses 3 enfants sortent il leur tire dessus. Une
ambulance du ministère palestinien de la santé se présente pour
ramasser les blessés. Des tanks encerclent alors l’ambulance
et un bulldozer la recouvre de sable et de gravas. Le chauffeur et 2
paramédicaux y restent ensevelis jusqu’à 14h45. L’occupant dégage
alors le véhicule et le somme de quitter les lieux sans les blessés.
- 11h00 – Un tireur d’élite est posté sur la terrasse d’une
maison réquisitionnée dans Tal Al Sultan. JAMAL AL 4ASSAR, 39 ans,
est sur son balcon demandant aux voisins un peu d’eau potable. Il
meurt sur le coup d’une balle dans la tête.
- Pour cette seule journée du jeudi il faut ajouter 5 blessés
graves dont MOHAMMED JABER, 27 ans, qui meurt dans la soirée d’une
balle dans le bassin.
- Vendredi à l’aube – L’occupant se redéploie autour de Tal
Al Sultan. Plusieurs tireurs d’élite postés sur des terrasses de
maisons à la périphérie, tirent sur tout ce qui bouge :
YA’QOUB O’THMAN, 56 ans, est touché au pied
- 11h00 – les bulldozers procèdent au défonçage
de grandes surfaces de terre cultivée entre Tal Al Sultan et
Zo’Rob. L’opération se poursuit jusqu’au samedi soir. Les 30
hectares de cultures appartenaient aux familles DAHLIZ, ZO’ROB,
BURAIKA, FOUJOU, ABU ZUHRI, HIJAZI et ABU ‘OQLA. Un élevage de
volaille et une maison abritant 17 personnes sont détruits.
- Au cours de cette incursion les infrastructures de cette localité
ont été pratiquement toutes détruites. 10 maisons réduites en tas
de gravas et 117 autres rendues inhabitables. Selon l’enquêteur du
PCHR 308 familles vivaient dans ces maisons soit 1917 personnes sans
abri. Par ailleurs 11 commerces et 11 voitures ont été détruits.
Plusieurs écoles, une mosquée, un centre de soins et des locaux
publics ont été sérieusement endommagés.
Selon des témoins, au cours de ces démolitions l’occupant
s’est livré à des pillages : de grosses sommes d’argent,
des bijoux et des appareils électriques ont été volés.
L’occupant a sciemment terrifié des enfants. Il ne s’est retiré
que le lundi matin 24 mai.
- Dans Al Salam et Al Brazil l’occupant s’est replié sur la
frontière égyptienne mais sans évacuer totalement les lieux. Les
tirs se sont poursuivis blessant 5 civils dont 2 enfants
- A 01h30, le samedi, les troupes qui étaient restées sur place
continuent de tirer. TAHREER AL ‘ ENNABI, 19 ans, prend une balle de
gros calibre dans l’abdomen zalors qu’elle est dans sa cuisine à
700m de la source des tirs.
- 10h30 – Alors que PETER HANSEN DE L4UNRWA fait l’inventaire des
destructions sur Al Salam et Al Brazil, l’occupant poursuit ses
tirs. RAWAN ABU ZAID, 3 ans, est tuée de 2 balles à la tête et au
cou
- Samedi après midi – des renforts sont envoyés sur la route
principale Alah El Din fermée depuis le 17 mai.. ARAFAT HALAWA témoigne
auprès du PCHR : « ma maison a été cernée, ma
famille sommée d’en sortir. L’occupant en a fait un site
militaire. Les réseaux électriques et d’adduction d’eau ont été
détruits. 31 hectares de terres cultivées le long de la route
principale, défoncés, 4 maisons entièrement détruites et 5 autres
rendues inhabitables. 11 familles soit 79 personnes sont sans abri. La
route elle-même a été rendue impraticable et les bâtiments de la
municipalité détruits.. La route n’a été rendue à la population
que le lundi matin. Au cours de son retrait l’occupant a encore défoncé
12 hectares de terres agricoles et démoli une maison en
construction… »
- Lundi matin – L’occupant se redéploie sur les localités de
Qeshta et de Al Shaer à la frontière égyptienne. Le soir 5 maisons
étaient à terre et 10 autres rendues inhabitables. 224 personnes à
la rue et 2 blessés.
- Le lundi soir l’occupant se retire de Al Brazil et de Al Salam
après avoir démoli 122 maisons (1.468 personnes) et rendu
inhabitables 98 autres (1.425 personnes), avoir détruit la plupart
des infrastructures, un zoo, 3 usines, 6 commerces une aire de jeux et
de nombreuses voitures.
Bombardements et incursions ailleurs en terre palestinienne
- Jeudi 20 – 16h30 – Une unité d’infanterie pénètre à 200m
dans Al Qarara à partir de la route des colons qui mène au poste
frontalier de Kissoufim. La maison de JABER AL ‘EMAWI est fouillée.
JABER et son fils TAMER, 20 ans, sont arrêtés puis relâchés après
4 heures d’interrogatoire.
- 20h30 – l’hôpital ‘Edwan au nord de la bande de Gaza annonce
le décès de EYAD ‘AFANA, 13 ans,
du quartier de Zaitoun. Il avait pris une balle dans le tête
le 11 mai, ce qui porte à 17 le nombre des tués palestiniens lors de
cette incursion.
- Vendredi – 06h00 – l’hôpital Nasser de khan Younis annonce
le décès de AHMED ABU SIAM, 45 ans, il avait pris une balle dans
l’abdomen alors qu’il venait constater les dégâts dans le bloc
« O » du camp de réfugiés de Rafah où il habitait.
- 10h00 - L’occupant pénètre
à 200m dans Gizan Al Najar au sud de Khan Younis. Un ½ hectare
d’oliviers est défoncé ainsi qu’une serre, un système
d’irrigation et le chemin agricole qui y conduisait.
- 19h50 - Depuis les
abords de la colonie de Neve Dekalim l’occupant ouvre le feu sur la
zone d’habitation à l’ouest de Khan Younis. AHMED AL ‘ARRAJ, 19
ans, prenD une balle dans l’abdomen.
- 20h15 - l’hôpital
du Croissant Rouge de Gaza-ville annonce le décès de HUSSEIN AL
LADA’A, 18 ans, blessé le 12 mai d’une balle dans la tête lors
de l’offensive de Zaytoun.
- Samedi – 05h00 – MOHAMMED AL HAMS, 18 ans, meurt d’une balle
dans la tête reçue le 1er octobre 2000. Il avait 14 ans
quand il jetait des pierres avec d’autres jeunes à la frontière égyptienne
sur un poste militaire.
- Dimanche – 16h40 - Depuis
son poste militaire de Al Nouria à l’ouest de Khan Younis
l’occupant ouvre le feu sur la localité de Al Amal. AMAL SHAMMALA,
38 ans, est blessée par des éclats d’obus.
- Mardi – 08h00 - l’occupant
pénètre à 500m le long de la route des colons qui joint la colonie
de Netzarim au poste frontière de Al Mentar (Karni). 10 hectares de
terres agricoles sont défoncés, une maison détruite et 3 puits mis
hors d’usage. Ils étaient la propriété et le revenu des familles
BADAWI, ABU DAF, AL DAHDOPUH, ‘AYAD, ‘AASHOUR et DALLOUL.
- Mercredi – 00h00. Depuis la frontière israélienne à la hauteur
de Khan Younis l’occupant tire
sur le secteur agricole de Abasan et rase plus d’un hectare de
terres agricoles. A 16h00 il annonce qu’il a tué quelqu’un qui se
trouvait trop près de la frontière et il demande qu’on envoie une
ambulance. L’équipe du véhicule découvre le corps de EMAD ABU
‘EID, 21 ans, percé de plusieurs balles. Selon sa famille, EMAD
souffrait de problèmes psychologiques et avait quitté la maison
depuis la veille.
- « Il était 17h30, j’étais assis avec mon cousin MOHAMMED
ZO’ROB, 42 ans, sur le seuil de ma maison située à 1200m du poste
militaire de Zo’Rob au S.O. de Rafah. J’entends le sifflement
d’une balle en provenance de cette direction. 3 autres balles ont
suivi. J’appelle aussitôt mes frères et mes voisins pour
transporter MOHAMMED à l’hôpital. Malgré tous les efforts du
personnel médical il est mort dans la soirée »
Le siège
(au risque d’être fastidieux à force de répéter
toujours les mêmes choses)
- pour la 8ème semaine consécutive tous les accès à la
bande de Gaza sont restés fermés. Le dimanche 23 mai le terminal de
Rafah a été réouvert mais avec des restrictions toujours aussi
arbitraires : interdiction aux 16 – 35 ans, attentes
interminables du côté égyptien pour rentrer dans la bande de Gaza
… Les
contraintes aux barrages de Abu Huli et Al Matahen sont maintenues.
Des restrictions analogues sont maintenant imposées aux gens qui
habitent à proximité des colonies. Elles concernent leur déplacement
qui devient de plus en plus contraignant
- Pour la 8ème semaine Erez est resté fermé, empêchant
des milliers de travailleurs palestiniens de se rendre en Israël.
Seule, la zone industrielle d’Erez a été réouverte dimanche aux
seuls propriétaires d’entreprises âgés de plus de 30 ans et sous
des conditions sévères.
- Le filtrage des malades voulant se rendre en Israël ou en
Cisjordanie s’est poursuivi. Les médicaments sont toujours
interdits d’entrée dans la bande de Gaza.
- Les 3 localités de Al Mawasi, Al Sayafa et Al Ma’ni (mitoyenne
de la colonie de Kfar Darom) continuent d’être soumises aux mêmes
contraintes : aucun déplacement possible pour les 16-30 ans,
fouilles, interrogatoires …
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