AFPS Nord Pas-de-Calais CSPP

   


[La h¹udna [1], qui fit les bons et moins bons jours de l¹été 2003, est de
nouveau envisagée, dans un contexte de toutes parts plus favorable à une
éventuelle reprise du processus de paix. Pour la rédaction de Ha¹aretz,
c¹est une double chance qu¹il ne faut pas laisser passer.]

http://www.haaretz.com/hasen/spages/510981
Ha'aretz, mardi 7 décembre 2004

 

IL FAUT ACCOMPAGNER LE CHANGEMENT

 

Éditorial de la rédaction de Ha'aretz
(Trad. Tal pour LPM)

Les discussions entreprises hier à Damas entre la délégation palestinienne
conduite par le président de l¹OLP, Mah¹moud Abbas (Abu Mazen), et la
direction du Hamas outremer, menée par Khaled Meshal, sur la possibilité
d¹une trêve (h¹udna), représentent un événement dont il ne faudrait pas
sous-estimer l¹importance. C¹est la première fois depuis des années qu¹une
délégation officielle palestinienne se rend à Damas, ce qui témoigne d¹un
changement positif dans l¹attitude du régime syrien.

Jusqu¹à présent, la Syrie a boycotté l¹OLP et dénoncé les accords d¹Oslo
avec véhémence. L¹accueil empressé qu¹elle fait aujourd¹hui à leur
architecte peut être vu comme un acquiescement à l¹OLP et aux accords signés
par cette organisation avec Israël.

A la faveur des récentes évolutions dans la région, de l¹annonce par le
président syrien Bachar el-Assad de sa volonté de reprendre les négociations
avec Israël et du soutien affiché par le président égyptien Hosni Moubarak
au Premier ministre israélien Ariel Sharon [2], une nouvelle atmosphère
s¹est créée à laquelle Israël aussi doit apporter sa contribution en
adoptant des dispositifs d¹appui. Les plus importants sont l¹interruption,
la plus nette possible, des interventions de Tsahal en Cisjordanie et à
Gaza, et des mesures allégeant la vie quotidienne des Palestiniens, en tout
premier lieu par la suppression de barrages et la libération de prisonniers.

L¹idée d¹un cessez-le-feu avec Israël est devenue ces dernières années le
sujet de discussions parmi les Palestiniens. En juin 2003, Abu Mazen, alors
Premier ministre d¹un gouvernement de courte durée, parvint à construire un
accord sur un moratoire des attentats entre l¹Autorité palestinienne et les
factions d¹opposition entraînées par le Hamas [3]. Et, de fait, on observa
cet été là une baisse notable du nombre des attentats et du niveau de
violence. Mais ni les Palestiniens ni le gouvernements israélien ne firent
assez d¹efforts, et les attentats reprirent.

Le contexte politique est différent aujourd¹hui : la direction du Hamas
s¹est trouvée considérablement affaiblie par l¹assassinat de ses chefs,
Cheikh Ah¹med Yassine et Abdel Aziz Rantisi. Ceux qui restent, à Gaza et en
Cisjordanie, ont fait connaître ces derniers jours des positions
contradictoires concernant un cessez-le-feu mais ont exprimé leur volonté de
rejoindre l¹OLP et de participer à l¹élection du Conseil législatif
palestinien. Toutes les déclarations récentes, tant de l¹Autorité
palestinienne que de ses opposants, incluent la demande qu¹aucune trêve ne
soit unilatérale ­ en d¹autres termes, qu¹Israël aussi doive s¹engager à
arrêter les assassinat [ciblés], les incursions et les destructions dans les
Territoires.

La faiblesse de la direction du Hamas dans les Territoires a accru
l¹importance des dirigeants de l¹opposition palestinienne « du dehors »,
dont la plupart vivent à Damas. C¹est avec ces hommes qu¹Abu Mazen tente
d¹arriver à un arrangement sur les conditions d¹une trêve. Abu Mazen utilise
également la proche élection du président de l¹OLP afin de convaincre le
Hamas de cesser les attentats, fût-ce pour une période limitée, non
seulement à l¹intérieur d¹Israël, mais aussi en Cisjordanie et à Gaza.

Un tel arrangement est rendu possible en partie par la force des pressions
exercées par le pouvoir syrien sur les leaders de l¹opposition palestinienne
à Damas. Ceux-ci comprennent parfaitement qu¹à l¹heure où le président Assad
appelle à une reprise des pourparlers de paix avec Israël, il n¹entend pas
permettre aux groupes palestiniens placés sous son égide d¹user de la
terreur contre cet État.

Une fenêtre s¹ouvre, plus large que jamais, sur la perspective d¹un
cessez-le-feu avec les Palestiniens. Le gouvernement israélien ne doit pas
laisser passer cette chance d¹une trêve et d¹une reprise du processus de paix.


NOTES______________________________________________

[1] La h¹udna, ou trêve traditionnelle dans le monde de l¹Islam, dérive de
la racine arabe pour « calme ». Au XIVe siècle, Al Mansour la définit ainsi
dans son dictionnaire d¹arabe classique :
« H¹adana : il devint calme ; H¹adina : il se calma (transitif ou
intransitif) ; H¹aadana : il fit la paix avec. Le nom qui correspond à
chacune de ces formes est h¹udna. » Dans le contexte israélo-palestinien
actuel, où la notion a été réintroduite depuis 2001, on la traduit
couramment par « cessez-le feu ».
Voir, pour de plus amples détails, Wikipedia, the free encyclopedia, art.
Hudna (en anglais) : http://en.wikipedia.org/wiki/Hudna

[2] Au cours d¹une inauguration à Port Said, le 2 décembre, Hosni Moubarak a
invité les Palestiniens à faire progresser le processus de paix avec Ariel
Sharon, dont il a salué les efforts.

[3] Voir sur le site de La Paix maintenant, notre traduction de l¹article de
Bradley Burston dans Ha¹aretz, « Le rôle modérateur des Palestiniens détenus
pour terrorisme », décrivant notamment Marwan Barghouti, « l¹architecte de
l¹Intifada » comme l¹artisan de la h¹udna unilatéralement déclarée en juin
2003 par les Palestiniens, y compris le Hamas et le Djihad islamique, sous
forme d¹un moratoire sur les attentats (LPM, art. 475, mis en ligne le
1/7/03) : http://www.lapaixmaintenant.org/article475

Source : La Paix Maintenant

 

Ce texte n'engage que son auteur et ne correspond pas obligatoirement à notre ligne politique. L'AFPS 59/62,  parfois en désaccord avec certains d'entre eux, trouve, néanmoins, utile de les présenter pour permettre à chacun d'élaborer son propre point de vue."

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