Bien sûr, tout le monde ne peut que se réjouir de la moindre avancée vers une solution permettant le règlement des droits nationaux du peuple palestinien.

Nous en avons assez de porter les témoignages des crimes et délits commis par les forces d'occupation militaires et civiles. Témoigner des souffrances de la population civile palestinienne. Dénoncer les atteintes aux droits humains, qui frappent nos amies et amis, que nous rencontrons durant nos séjours en Palestine occupée.

Notre but, toute notre activité tend à aider, certes modestement, la mise en œuvre d'une solution politique pour l'établissement d'une paix juste et durable fondée sur le droit international.

Or le plan unilatéral de désengagement de Gaza est tout le contraire d'une avancée vers la paix !

La mascarade des " bonnes intentions " du gouvernement Sharon a été clairement exprimée par Dov Weisglass dans les quotidiens israéliens.

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Elle s'exprime aussi par le fait que le peuple palestinien et ses représentants ne sont pas associés à ce plan, que les autorités israéliennes refusent toute participation de la communauté internationale, y compris le Quartet, promoteur de la feuille de route, dernière initiative internationale !

Ce que ne disent pas les médias français, c'est que Gaza ne sera pas une parcelle d'un Etat palestinien.

La frontière terrestre de cette bande de terre de 40 Km de long sur 10 Km de large, est totalement bouclée par :
 un mur d'acier et de béton, entouré de mirador,
 deux uniques points de passage pour sortir et entrer, check -point fortement militarisés, ou chaque " voyageur ", à leur approche, est gagné par l'inquiétude, voire la peur tellement ceux-ci sont monstrueux, Cet enfermement restera en place sous contrôle exclusif des forces armées israéliennes !

Pas de frontière aérienne, l'aéroport de Gaza, financé par l'Union Européenne, grâce à nos impôts, détruit par l'armée israélienne, n'aura pas l'autorisation d'être réparé et de réouvrir !

La frontière avec l'Egypte, ce fameux couloir " Philadelphie ", restera sous occupation israélienne. Aucune déclaration n'a été faite par les autorités israéliennes démentant qu'il existe un projet de creuser un large canal profond de 20 mètres dans une bande de terre de 80/100 mètres de large, courant tout le long de la frontières, gardé par la soldatesque israélienne (voir article Les projets israéliens à Rafah en images).

Le port de Gaza, détruit par les troupes israéliennes, ne sera pas un port " palestinien ", l'accès par la mer à Gaza sera sous contrôle exclusif de la marine israélienne, tout passage nécessitera l'accord des généraux /amiraux israéliens.

En clair, Gaza n'aura pas de frontière, toute circulation humaine et des marchandises sera laissée à la discrétion, la "bonne volonté" des forces armées israéliennes, elles seules décideront qui / quand / quoi circulera entre Gaza et le reste du monde.

A cela s'ajoute la déportation des résistants palestiniens de Cisjordanie à Gaza, pratique ancienne des autorités israéliennes.

En fait, Sharon et ceux qui soutiennent son " plan unilatéral de désengagement de Gaza " savent parfaitement que celui-ci n'est qu'une mascarade, qu'il n'est élaboré, pensé, organisé que pour faire face à la pression internationale, aux pressions du mouvement citoyen international y compris les anti-colonialistes israéliens !

Mouvement populaire et citoyen qui ne supporte plus le refus des gouvernements israéliens d'accepter l'existence future d'un Etat Palestinien conformément au droit international, aux accords signés !

Ce plan de désengagement unilatéral offre aussi l'avantage de gérer la Bande de Gaza comme une vaste prison de plus d'un million d'habitants, un lieu où la déportation des résistants palestiniens de Cisjordanie sera facilitée.

En fait le retrait de Gaza offre l'opportunité de renforcer la colonisation de la Cisjordanie, en transférant les colons de Gaza vers les implantations illégales installées en territoire palestinien, offrir le renforcement de la " judaïsation " de Jérusalem comme le réclame le maire de cette ville ; voir Le maire veut pousser les arabes de Jérusalem hors de la ville.

Il n'est pas, malgré les dépêches et articles de la grande majorité des médias français, une avancée vers la Paix, avancée qui serait pourtant si nécessaire.

Nos rêves de voir la coexistence pacifique de deux états, israélien et palestinien, ne doit pas nous masquer le cauchemar futur qui se met aujourd'hui en place suite au vote de la Knesset.

Sharon et ses supporters l'ont bien compris, ils nous récitent un conte soporifique, qui ne finira pas, malheureusement, par le bonheur du « ..ils se marièrent et eurent beaucoup d'enfant »