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Avertissement |
DOSSIER : commentaires après les élections du 25 janvier...
Pétition : Appel d’organisations françaises
Les
ministres des Affaires étrangères des 25 pays membres de l’Union
européenne Signez la pétition sur le site du MRAP |
20-05-2006 |
Appel urgent des ONG palestiniennes de la Santé |
>> | CCIPPP |
20-05-2006 |
SOS Palestine. Appel à solidarité financière |
>> | AFPS |
20-05-2006 |
Rétablissement immédiat de l’aide occidentale aux Palestiniens ! |
>> |
SUD Education |
20-05-2006 |
Appel : le Secours populaire français tire le signal d'alarme |
>> | SPF |
27-01-2006 |
Premières réflexions sur la victoire électorale du Hamas |
||
18-05-2006 |
Palestine : le double langage des Occidentaux |
>> | Politis 902 |
18-05-2006 |
Appel de TC :"De l’oxygène pour les Palestiniens !" |
>> | Témoignage chrétien |
17-05-2006 |
Le Quartet, l’Europe et l’aide : contorsions |
>> | F. Leblon - AFPS |
17-05-2006 |
Il faut cesser de boycotter le Hamas |
>> | Mgr Michel Sabbah |
16-05-2006 |
Combattre pour le respect du droit « ici » et « là-bas » ! |
J-L. Moragues |
|
16-05-2006 |
Juifs européens pour une
paix juste : |
UJFP |
|
15-05-2006 |
La
France doit respecter le droit et la légitimité |
>> | AFPS Paris |
08-05-2006 |
Les Palestiniens d’Israël envoient 250 tonnes d’aide en Cisjordanie |
>> | Jack Khoury |
07-05-2006 |
Il faut mettre fin à la
violence ! |
>> |
Chronique de l’ occupation israélienne |
05-05-2006 | Les hôpitaux de Gaza se battent pour leur vie | >> |
Middle East Times |
04-05-2006 | Les ONG françaises refusent de servir d’alibi | >> | Communiqués de presse |
04-05-2006 | Notre projet est de nous développer, pas d’être aidés | >> | Mohammad Barghouthi |
25-04-2006 | Une décision irresponsable de l’Union Européenne | >> | UPJB |
24-04-2006 |
La politique de l'Union européenne envers la
Palestine depuis les élections palestiniennes du 25 janvier 2006 |
>> | Les Verts |
25-04-2006 | Une décision irresponsable de l’Union Européenne | >> | UPJB |
24-04-2006 |
La politique de l'Union européenne envers la
Palestine depuis les élections palestiniennes du 25 janvier 2006 |
>> | Les Verts |
13-04-2006 | Les Églises dénoncent la suspension de l'aide aux Palestiniens | >> | Zenit.org |
13-04-2006 |
N’affamez pas tout un peuple pour renverser son gouvernement élu ! |
>> | Gush Shalom |
12-04-2006 |
L’UE irresponsable : les
crimes israéliens impunis, |
>> | GUPS-UNION |
12-04-2006 |
Suspension de l’aide européenne aux Palestiniens |
>> | M-G. Buffet |
11-04-2006 |
Conférence de presse de
Hind Khoury : |
>> | Hind Khoury -L'Humanité |
09-04-2006 |
Les Palestiniens subissent une punition collective inacceptable |
>> | AFPS - C. Léostic |
09-04-2006 |
Suspension de l’aide européenne à la Palestine |
>> | UJFP |
Mars 2006 |
Paysage, dépossession,circulation et élections en Palestine |
>> |
Liliane Cordova Kaczerginski |
25-02-2006 |
décision de ne pas publier le rapport sur la politique israélienne à Jérusalem-Est et le résultat des élections... |
>> | Parlement européen |
21-02-2006 |
Arrêtons d’incriminer la solidarité envers le peuple palestinien ! |
>> | Communiqué du CBSP |
05-02-2006 |
On est dans une logique de transition » |
>> | Bernard Ravenel |
04-02-2006 |
Leïla Shahid s’inquiète de risques de scission |
>> | l'Humanité |
04-02-2006 |
Voyage à l’intérieur d’un Fatah en pleine crise |
>> | l'Humanité |
04-02-2006 |
La tenue d’un congrès est indispensable |
>> | l'Humanité |
01-02-2006 |
Un regard sur les élections palestiniennes |
>> | AbdelFattah Abu-Srour |
30-01-2006 |
Le Hamas sur la scène politique |
>> |
Jean-François Legrain Le Monde |
30-01-2006 |
Route incertaine |
>> | MIFTAH |
29-01-2006 |
Et maintenant, si on parlait vrai ! |
>> | Nabil El-Haggar |
29-01-2006 |
Communiqué du Bureau National de l’AFPS |
>> | Bureau National AFPS |
29-01-2006 |
Du déjà vu ! |
>> | Uri Avnery |
28-01-2006 |
Première conférence de presse du Hamas |
>> | I. Haniyeh (Hamas) |
28-01-2006 |
Le Hamas demande à la communauté internationale de respecter le choix du peuple palestinien |
>> | I. Haniyeh (Hamas) |
27-01-2006 |
Sur la victoire du Hamas |
>> |
Le Monde diplomatique Alain Gresh |
27-01-2006 |
Hamas au pouvoir : La victoire “posthume” de Sharon |
>> | Senouci |
27-01-2006 |
Ces élections, c’est la moisson des péchés |
>> | Raji Sourani à Gaza |
27-01-2006 |
Le Hamas, hélas |
>> | Ha'aretz - Akiva Eldar |
27-01-2006 |
Point de presse du porte-parole du Quai d'Orsay |
>> | Affaires Étrangères |
27-01-2006 |
Sharon’s Last Victory (texte en anglais) |
>> | Michel Warschawski |
27-01-2006 |
Les élections Palestiniennes |
>> | Noah Salameh |
27-01-2006 |
Point de presse du porte-parole du Quai d'Orsay |
>> | Affaires Étrangères |
26-01-2006 |
La victoire du Hamas et le défi |
>> | Azmi Bishara |
26-01-2006 |
La victoire du Hamas et le défi |
>> | Azmi Bishara |
26-01-2006 |
Il faut un sursaut de responsabilité |
>> | PCF |
26-01-2006 |
Ou la
dégradation et plus de carnages, |
>> | Gush Shalom |
26-01-2006 |
Victoire du Hamas |
>> | GUPS |
sur la décision
du Conseil de
ne pas publier Lire l'article : http://www.aloufok.net/article.php3?id_article=2918 |
"Ou la dégradation et
plus de carnages, communiqué de presse Gush Shalom publié le jeudi 26 janvier 2006. Nous devons discuter avec le Hamas, qui sont aussi nos partenaires, choisir entre la dégradation et plus encore de carnages ou l’ouverture vers une paix véritable, où le Hamas sera partie prenante ; ce choix dépend du Hamas et du gouvernement israélien. · Nous devons discuter avec le Hamas, ce sont aussi nos partenaires ; · le choix essentiel : dégradation et plus encore de carnages ou ouverture vers une paix véritable dans laquelle le Hamas sera partie prenante ; · le choix dépend des deux parties : du Hamas et du gouvernement israélien. Le gouvernement d’Israël a eu des dizaines et même des centaines de possibilités pour négocier avec le Fatah et Abu Mazen, et il les a continuellement évitées. Ce n’est plus la peine de crier quand le lait déborde. Le peuple palestinien a réussi à tenir de façon équitable des élections démocratiques sous contrôle international, malgré des conditions de vie difficiles sous un régime d’occupation et d’oppression, et alors que les incursions de l’armée israélienne se sont poursuivies jusqu’au jour du vote lui-même. Le Parlement élu à partir de ces élections et le cabinet qui aura la confiance de ce Parlement seront les représentants des Palestiniens de Cisjordanie, de la Bande de Gaza et de Jérusalem-Est - autorisés à les représenter dans toutes les négociations ; tout comme la Knesset et le gouvernement d’Israël représentent le peuple israélien. La victoire du Hamas porte à la fois un grand risque et une chance énorme pour les deux peuples. D’un côté, il y a maintenant le danger d’une rupture de tout contact et de toute relation entre les deux parties, ce qui conduirait au chaos et à un carnage encore plus grand. De l’autre, il y a aussi une chance historique de réaliser la paix, une paix plus solide, dans laquelle le Hamas, ses dirigeants, sympathisants et électeurs, seront nos partenaires à part entière. Le choix qui sera fait et mis en œuvre va dépendre des décisions qui seront prises par la direction du Hamas dans les jours et semaines qui viennent, et au moins autant, de celles qui seront prises par le gouvernement d’Israël. L’État d’Israël a conduit des négociations avec l’OLP bien avant qu’elle n’ait aboli sa Charte officiellement, il n’a pas attendu cette abolition pour signer un accord avec l’OLP et le mettre en œuvre sur le terrain. L’existence de négociations rendait la Charte sans objet. C’est la même chose pour la Charte du Hamas : la tenue de discussions entre le gouvernement du Hamas et l’Etat d’Israël signifiera leur mutuelle reconnaissance - de l’existence d’Israël par le mouvement du Hamas, et du gouvernement palestinien du Hamas par Israël. Adam Keller - Uri Avnery - Gush Shalom 26 janvier 2006 Diffusé par otherisr@actcom.co.il Traduction : JPP |
Hamas au pouvoir : La victoire “posthume” de Sharon http://www.france-palestine.org/article3049.html Le chœur des pleureuses qui voit dans la perte de Sharon une « perte pour la paix » va sans doute ressortir ses mouchoirs à l’occasion de la victoire du Hamas aux élections législatives. Ce dernier événement est largement perçu en effet comme un recul du « processus de paix ». Pourtant, l’arrivée de ce parti au pouvoir correspond à un rêve longtemps caressé par Sharon. La tentative de diabolisation qui n’avait fonctionné que de manière imparfaite avec les dirigeants du Fatah va enfin être couronnée de succès auprès d’une opinion internationale convaincue que le diable va gouverner la Palestine. Un crime post mortem (ou presque) en somme ! Il fallait être aveugle et sourd pour ne pas entrevoir ce scénario diabolique conçu par la machine de mort du gouvernement israélien, et qui avait pour but de disqualifier les dirigeants palestiniens laïcs et démocratiques au profit des opposants islamistes tellement plus commodes à haïr et à faire haïr. La réclusion d’Arafat, le dédain envers Abou Mazen, la destruction des infrastructures, le refus obstiné de ne jamais laisser entrevoir un début de perspective de règlement négocié, n’avaient pas d’autre but. Il ne s’agit en fait que d’une simplification du tableau. Face à Israël, État proclamé juif, faisant fi de la légalité internationale, la présence d’un Fatah arc-bouté sur les résolutions de l’ONU ne pouvait que troubler l’opinion et entraîner une érosion de ce fameux crédit moral dont Israël se pare si volontiers. Avec le Hamas, le gouvernement israélien va enfin avoir un adversaire qui joue sur le même registre que lui, celui du déni de l’autre, celui de la lutte à mort. État hors-la-loi, Israël a réussi à installer son double aux commandes de la nation ennemie. Désormais libéré des bien maigres entraves que la communauté internationale mettait à l’accomplissement de sa mission jamais oubliée, « finir 1948 », son gouvernement va enfin pouvoir donner toute sa mesure et s’engager dans une danse avec son nouveau partenaire tant attendu, la danse des amants de l’apocalypse. Que personne ne s’y trompe. Cet événement va bien au-delà de cette région, au-delà même du Proche et du Moyen Orient. La mise à l’écart d’un mouvement arabe, tel le Fatah et en dépit de ses errements, porteur de valeurs universelles, est un signal lourd de tous les dangers. Ce mouvement représentait une digue contre le déferlement de la violence aveugle. Il laissait espérer la possibilité d’une paix et d’une cohabitation fondées, non sur l’ethnie ou la religion, mais sur une acceptation commune des règles de droit. Il en va tout autrement désormais. L’Occident va devoir mesurer sa culpabilité. La cause est entendue pour ce qui concerne les Etats-Unis. Mais il faut ajouter que cette situation est essentiellement due à la lâcheté de l’Europe qui avait là l’occasion d’exister autrement qu’en légiférant à perte de vue sur le diamètre des trous dans le gruyère. L’Europe a avalé toutes les couleuvres. Elle a accepté en silence la destruction méthodique par Israël des infrastructures palestiniennes qu’elle avait financées avec l’argent de ses contribuables. Elle a refusé une résolution du Parlement Européen recommandant le gel de l’accord d’association entre l’Europe et Israël en 2002. Elle laisse ses entreprises construire un tramway qui va annexer des territoires supplémentaires et consacrer l’occupation de Jérusalem Est. Elle a accepté l’enterrement de la commission d’enquête sur les massacres de Jénine. Bien que faisant officiellement partie du Quartet, elle a accepté de se laisser marginaliser et de laisser les États-unis enterrer la « Feuille de Route ». Elle a mis sous le boisseau un rapport sur Jérusalem accablant pour Israël, rapport établi par les diplomates européens en poste à Jérusalem. Elle a accepté qu’un président élu sous ses auspices soit séquestré pendant trois ans. A l’heure des comptes, il faudra se souvenir de cette attitude pour laquelle l’adjectif « munichoise » est bien faible ! Un espoir toutefois. Il réside dans l’aptitude des dirigeants du Hamas de surmonter leur triomphe et de se convertir au dialogue. Israël a toujours montré son incapacité à « oublier » sa supériorité économique et militaire et n’a jamais hésité à manier son gourdin. Il faudra donc bien l’y contraindre et l’amener de gré ou de force à se plier au droit. A défaut, le pire est sûr. Le temps est désormais compté. Brahim SENOUCI publié le vendredi 27 janvier 2006 |
Il faut un sursaut de responsabilité Jeudi, 26 janvier 2006 La majorité obtenue par le Hamas aux élections palestiniennes ouvre une situation radicalement nouvelle et pleine d’incertitudes. Les résultats de ce scrutin sonnent comme un avertissement à la communauté internationale. Chacun doit mesurer aujourd’hui les causes réelles du bouleversement politique majeur qui vient d’intervenir. Le blocage du processus de paix, la poursuite de la colonisation, la construction d’un mur d’annexion illégal, une situation sociale dramatique… ont alimenté des ressentiments très profonds et l’exaspération de l’ensemble de la population palestinienne. Le soutien permanent apporté à la politique israélienne par l’administration américaine et la carence d’initiative des Européens y ont largement contribué. Ces élections ont montré, par une participation massive malgré le contexte difficile de l’occupation, la puissante aspiration légitime du peuple palestinien à la souveraineté populaire, à la démocratie et au respect de leurs droits nationaux. Rien ne serait pire, maintenant, qu’une rupture du dialogue et de la coopération. Un tel choix ne ferait qu’exacerber les tensions et encourager les extrémismes et la violence. L’urgence est plus que jamais à l’action pour l’application de la feuille de route et des résolutions des Nations Unies, pour un règlement politique. L’exigence de justice, de sécurité et de paix est plus forte que jamais. Nous attendons de la France et de ses partenaires européens en particulier un engagement immédiat pour y répondre dans un sursaut de responsabilité. Parti communiste français Paris, le 26 janvier 2006. |
"Ces élections, c’est la moisson des péchés" publié le vendredi 27 janvier 2006 http://www.france-palestine.org/article3047.html Entretien avec Raji Sourani à Gaza
Raji Sourani, défenseur des droits humains en Palestine
occupée, Les élections législatives palestiniennes, démocratiques et transparentes, ont amené au pouvoir le Hamas, au détriment du Fatah. Si la percée du Hamas était attendue, cette victoire massive est une surprise. Les médias se déchaînent sur la victoire du "terrorisme" et de l’"intégrisme", ignorant l’occupation militaire israélienne continue qui, bien plus que les manques du Fatah, a fait le lit du Hamas. Raji Sourani, défenseur des droits humains en Palestine occupée, répond au journal Le Temps. Introduction : Claude Léostic, Afps L’avocat Raji Sourani dirige à Gaza le Centre palestinien des droits de l’homme (PCHR). Attaché au respect des principes démocratiques, il a déjà été mis en prison par Yasser Arafat pour ses critiques sans concession. Mais, guidé par les mêmes principes, il a aussi défendu devant les tribunaux l’ancien chef du Hamas Abdelaziz Rantissi. Luis Lema, Le Temps : Quel premier bilan tirez-vous de ces élections ? Raji Sourani : C’est la moisson des péchés. Je dirais que le Hamas doit 40% de son résultat à lui-même, et que le reste est une punition pour ce que l’Autorité palestinienne a fait au cours de ces dernières années. Mais, avant tout, il faut rappeler que ces élections ont été incroyablement démocratiques. Cela n’a pas de précédent : il n’y a pas eu un seul acte de violence, alors que le scrutin se déroulait au milieu d’une jungle politique, avec des groupes rivaux armés jusqu’aux dents. Les Palestiniens vivent asphyxiés par l’occupation israélienne, 60% n’ont pas d’emploi, 80% sont au-dessous du seuil de pauvreté, et pourtant ils ont participé de manière massive et ordonnée. Cela montre la force du contrat social qui les unit. Le Temps :Le résultat final est tout de même le triomphe d’un mouvement considéré comme une organisation terroriste ? RS : La démocratie ne peut pas être sélective. Personnellement, le Hamas n’a pas ma préférence et notre Centre [1] a toujours condamné les attaques contre les civils. Mais prenez l’IRA, en Irlande du Nord. Elle a tué des centaines de civils britanniques, ce qui ne l’a pas empêché ensuite de négocier. Le Hamas n’est pas constitué d’un groupe de fous, ce n’est pas non plus le régime des talibans ou d’Arabie saoudite. Il a une dimension sociale très importante, qui fonctionne de manière très efficace en Cisjordanie et à Gaza. Européens et Américains vont maintenant être obligés de montrer ce qu’ils défendent : l’installation de la démocratie, ou seulement d’une démocratie de façade ? Honte à eux s’ils ne respectent pas la volonté du peuple palestinien. Le Temps : Les Palestiniens viennent-ils de planter le dernier clou dans le cercueil du processus d’Oslo ? RS : Dans les faits, il est mort depuis longtemps. Depuis l’assassinat de Yitzhak Rabin, il y a dix ans, les Israéliens n’ont rien négocié, sinon des délais supplémentaires pour mettre en place ce processus. Lorsque Yasser Arafat était en vie, les Israéliens refusaient de parler avec lui. Ensuite, ils ont refusé de rencontrer Abou Mazen. Maintenant, ils refuseront tout contact avec le Hamas. C’est un jeu constant. Le Temps : Le Hamas changera-t-il au contact du pouvoir ? RS : Il s’agit d’un mouvement qui a déjà prouvé son pragmatisme. On ne fait pas un pareil score, avec un appareil si bien organisé, si l’on n’est pas capable de faire de la realpolitik. La plupart de leurs dirigeants sont sérieux, compétents, dévoués. Le Hamas a le potentiel de gérer l’Autorité palestinienne bien mieux que ses prédécesseurs. Le Temps : Quelle politique pratiquera-t-il ? RS : Il va essayer d’influencer la société selon ses convictions, comme tous les partis le feraient, et j’espère qu’il ne parviendra pas à islamiser la société. Mais il peut aussi compter sur ses atouts en exploitant ses affinités arabes et islamiques. En matière d’emploi, de recherche de soutiens financiers ou d’accès au marché, il a déjà dû approcher certains pays arabes. Le Temps : Et le Fatah, dans quelle situation se retrouve-t-il ? RS : J’espère qu’il saura se ressaisir pour former une opposition forte. Mais il a beaucoup de travail devant lui. Si ses dirigeants n’arrivent pas à mettre rapidement leur maison en ordre, leur parti risque de sombrer très rapidement, voire tout bonnement de disparaître. [1] PCHR, Palestinian center for human rights, centre de défense des droits humains, basé dans la Bande de Gaza Le Temps, [http://www.letemps.ch-http://www.letemps.ch]/template/tempsFort.asp ?page=3&article=172850 Introduction : Claude Léostic, Afps |
La victoire du Hamas et le défi par Azmi Bishara 26 janvier 2006 Jusqu'à l'écriture de cet article, l'ampleur de la victoire du Hamas n'était pas encore précisée, mais cette victoire au sein du conseil législatif palestinien suscite rapidement ces quelques réflexions : 1 - l'intervention américano-israélienne contre le Hamas et les menaces portées contre la société palestinienne pour le choix de son vote, a produit un effet contraire. Cela ne signifie pas que la force du Hamas est seulement constituée d'une réaction aux politiques israéliennes et américaines, sa force est issue de plusieurs éléments, les plus importants étant ses bases sociales et ses institutions, et son appui, dans certains cas, sur les structures civiles traditionnelles et autres, et aussi de la voie de la résistance qu'il a adopté depuis la première Intifada, et ensuite et non moins important, son discours islamique. Mais si le mouvement du Hamas constitue une force principale sur la scène palestinienne, son influence a augmenté au cours des élections par le fait qu'Israël et les États-unis ont transformé ces élections en défi des volontés. Si un électeur palestinien adulte a voulu voter pour le Hamas, s'est ajouté à lui un autre adulte voulant voter pour le Hamas, contre les États-unis et Israël. Il y a une leçon dans cette question, qui ne s'arrête pas à la Palestine. Les États-unis peuvent y réfléchir, s'ils ont à leur tête quelqu'un qui puisse en tirer les leçons ! Les États-unis et Israël ont menacé le peuple palestinien des pires catastrophes si le Hamas obtenait la majorité des sièges au conseil législatif, et l'Union européenne s'est jointe à ces menaces. Dans un système social ayant produit une économie parasitaire et une mentalité de mendicité, l'Union européenne s'est adressée à la monnaie de quelques individus et aux ventres d'autres, en menaçant de couper les aides financières. Dans le cadre de la suprématie d'une voie et d'une culture politiques rattachant le sort politique palestinien à la stratégie américaine, les États-unis ont menacé de couper toute relation politique avec l'Autorité, considérant que le Hamas est un mouvement terroriste. Dans le cadre de l'occupation, les forces de l'occupation ont menacé qu'elles ne reconnaîtr aient pas les résultats et ont pris des mesures commençant par des arrestations et finissant par les assassinats. Dans ces conditions, le vote pour le Hamas devient un vote parce que c'est le Hamas, et un vote contre les trois éléments cités plus haut. Ce "non" est un témoignage d'honneur pour le peuple palestinien, et ne diminue en rien la force du vainqueur aux élections. Ce "non" cette capacité à le dire, fait d'ailleurs partie de sa force. C'est un témoignage d'honneur car le peuple et la société palestinienne vivent dans un contexte arabe où à peine un président, un chef ou un roi arabe entendent ou ressentent une colère américaine, lors d'une interview avec la ministre des affaires étrangères ou lors d'une déclaration du président américain lui-même, qu'il se mettent à trembler et à faire la tournée des autres pays arabes pour mettre en garde les autres dirigeants arabes. Dans ces conditions, une occasion fut donnée à un peuple vivant sous occupation de proclamer sa position. Bien que l'occasion fut donnée et les élections organisées pour des raisons et des motifs non choisis par lui, il a profité de l'occasion pour dire non aux États-unis et à Israël. Il met en difficulté les dirigeants arabes et les incite à avoir un peu plus confiance en eux-mêmes, (leur disant qu')il n'y a aucune justification pour affaiblir la volonté de ces dirigeants politiques arabes, jusqu'à sa disparition, face au diktat des États-unis. Le peuple palestinien dit, et les peuples arabes disent, si l'occasion leur est fournie, à leurs dirigeants et leurs chefs : Les États-unis ne sont pas tout puissants, ô Seigneur, que Dieu me pardonne. 2 - Les élections ont eu lieu après que le Fateh ait fait dix ans d'expérience dans l'Autorité. L'Autorité palestinienne est sous occupation, et n'a pas et n'a pas eu la souveraineté, et ne sera pas sous souveraineté du fait de l'élection du Hamas. Ceux qui s'imaginent qu'en votant pour le Hamas, les mesures oppressives et quotidiennes de l'occupation vont cesser, et par conséquent, qu'ils se sont vengés et de l'occupation et de l'Autorité, sont dans l'erreur. La présence du Fateh dans l'Autorité palestinienne l'a exposé à une crise d'identité, entre une Autorité qui n'est pas devenue un État et un mouvement de libération qui n'a pas conservé la culture et les pratiques des mouvements de libération nationale. Cela s'est reflété sur un ensemble de comportements. Cet ensemble inclut le fossé existant entre le discours et la pratique, où le discours de la libération est devenu une caricature et une anecdote faisant partie de la culture de la rue palestinienne, qui prend à partie un groupe d'hommes du pouvoir, qui ont déteint sur le mouvement historique, qui, lui, fourmille encore de combattants et militants honnêtes. Même les réformes à l'intérieur de l'Autorité et du mouvement n'ont pas pu éviter la pollution des mêmes individus qui ont transformé ces réformes en mouvements utilisés dans la lutte pour le pouvoir, par les mêmes individus. Ils ont fait échouer les tentatives de réforme menées par des militants honnêtes, qui agissent sur le terrain, en les transformant en un réservoir d'hommes pour leurs querelles internes en vue de partager le gâteau du pouvoir, qu'ils espéraient voir grossir par le biais des aides étrangères, après le décès de Arafat, ou son martyr, Dieu seul le sait. Le peuple palestinien a voté contre ces pratiques, et contre cette culture coincée entre la démission de la libération nationale et la course après un État sans État, ou après un État sans aucun contenu de justice et d'équité. Mais avant même de tirer des conclusion s hâtives, il nous faut rappeler que le mouvement du Hamas n'a pas encore fait l'expérience de l'administration de la société ni du pouvoir. Nous ne savons pas s'il va oser aborder cette expérience par le biais d'une majorité au conseil législatif qui lui permet de former un gouvernement palestinien. Cette hésitation n'est pas due à un manque de courage de sa part, mais plutôt à la contradiction entre la politique et la voie idéologique du Hamas qui l'ont porté à la majorité législative, et entre la présence d'une autorité exécutive, attachée du sommet jusqu'aux pieds, à des relations de coordination et autres, avec Israël, les États-unis et l'Union européenne, jusqu'à la présence officielle des services de renseignements américains à certains endroits. Il n'y a pas une corruption de principe chez les individus, qu'ils soient dans l'Autorité ou dans la direction de l'OLP. Mais ce qui corrompt et qui est corrompu c'est la réalité étendue de l'action aux marges des régimes arabes jusqu'aux marges du système israélo américain. Quiconque se met lui-même à la place de ceux-là sera lui aussi corrompu. Si le Hamas n'est pas capable de s'introduire dans le monde du pouvoir exécutif sous l'occupation, sans se modifier, il n'a que deux choix : le premier est de démanteler l'Autorité et changer la réalité même de l'Autorité, et ce choix conduira à une anarchie qui appellera l'intervention des appareils sécuritaires pour remplir le vide créé, sans tenir compte du choix démocratique, et le second choix est que le Hamas propose, ce que nous avons déjà proposé, une direction nationale unifiée qui contrôle la stratégie des négociations, direction formée par le conseil législatif, et un pouvoir exécutif formé par des techniciens pour gérer les affaires de la société, n'ayant aucune prérogative pour négocier ni faire des concessions. Une situation politique extrêmement complexe va se mettre en place sur la scène palestinienne, si nous prenons en compte les complexités de la formation de l'Autorité et de ses fonctions. Prenons tout simplement un exemple, qui est la relation de la majorité parlementaire qui, si elle se transforme en gouvernement, avec l'appareil sécuritaire, son entraînement, son rôle et les sources de son financement, sans parler de sa position envers la résistance et l'exécution de cette position. Cette complexité réclame à elle seule une direction nationale unifiée. De même, une réforme interne du mouvement Fateh est nécessaire pour qu'il puisse participer à ce genre de propositions et ce choix, ce qui la libèrera de sa crise d'identité. 3 - Certains prétendront que le Fateh et les autres forces ont une majorité sur le terrain. Mais la force sur le terrain n'est pas la force électorale. La carte électorale constitue la force organisatrice capable d'amener les voix vers les urnes. Cette situation pourra être utilisée pour semer des contradictions, des conflits, de l'inertie, de l'anarchie par une force plus importante empêchée d'agir. Personne ne peut compter les excuses ni les causes lors du comptage des voix. Le nombre non organisé n'est pas un nombre électeur. Cela ne constitue pas, malheureusement, une force démocratique. La force démocratique est celle qui est organisée, ou en d'autres termes, l'organisation est une force car elle est traduite en nombre. Les gens, dans certains pays arabes, craignent que les élections ne donnent la majorité aux islamistes, non pas toujours parce qu'ils sont la majorité, mais parce qu'ils sont les plus organisés. Ceux-là, au lieu de se plaindre, n'ont qu'à mieux s'organiser. 4 - Une nouvelle situation politique palestinienne est formée dont l'une de ses assises est une majorité palestinienne élue refusant les concessions successives face aux diktat israélien. Nous devons observer cette réalisation à partir de dix ans de tentatives relativement fructueuses menées par l'Autorité palestinienne pour marginaliser l'OLP et rendre absente toute référence située au-dessus de l'Autorité palestinienne, pour les négociations et les constantes nationales palestiniennes. C'est ainsi que la représentativité du peuple palestinien en exil s'est affaiblie, que se sont également affaiblis les éléments de la libération et du droit au retour dans l'idéologie politique palestinienne. Mais ceux qui n'ont pas voulu de l'OLP à l'extérieur ont obtenu le Hamas à l'intérieur. Et précisément, à l'intérieur du conseil législatif. La négociation n'est plus possible sans références et sans constantes. Le peuple palestinien a dit son mot, au cours de ces élec tions, affirmant qu'il ne veut pas de négociations qui ne se réfèrent pas aux constantes. J'avais prévu que le mouvement du Fateh allait regretter d'avoir marginalité le rôle de l'OLP, mais je ne m'attendais pas à ce que cela soit si rapide. D'un coup, ils se rappellent le conseil national palestinien et l'OLP. 5 - Le parti du Likoud va certainement prétendre, lors des élections israéliennes, que le peuple palestinien a choisi la voie opposée à la paix, et que la réaction devrait être de voter pour ceux qui n'ont jamais cru au désir de paix des Palestiniens, et qu'il a la réponse adéquate à cet entêtement palestinien. Les têtes du nouveau parti Kadima prétendront aussi que ce choix palestinien va approfondir leur tendance à un désengagement unilatéral sans négociation, et que c'est la réponse préparée par Sharon à la présence d'une direction palestinienne qui refuse le diktat israélien. Ce parti essaiera, par conséquent, de profiter de ce choix palestinien pour faire approuver par l'opinion israélienne des mesures unilatérales israéliennes. Quant au parti travailliste, il confirmera les conditions nécessaires pour toute partie de l'Autorité pouvant être apte à négocier avec Israël. Tout cela n'est pas important, et si le peuple palestinien avait même choisi une partie palestinienne acceptant le diktat israélien, il n'y aurait rien eu d'autre que la proclamation par les forces israéliennes d'une victoire de la politique israélienne, de la mise en place de conditions favorables pour leur politique "dans l'entente" avec les Palestiniens. La réaction israélienne n'est pas le principal, mais ce que veulent les Palestiniens. Le principal est l'élaboration d'une unanimité palestinienne qui s'attache à la justice comme principe à une solution, qui refuse de considérer les prétextes démographiques israéliens comme base, qu'ils soient chez le Likoud, Kadima ou les travaillistes. L'essentiel aussi est que le Hamas considère que les règles du jeu démocratique qui lui ont permis de réaliser la majorité s'appuient, entre autres, sur des libertés individuelles, les droits des individus à choisir leur vie, les droits de la citoyenneté et la liberté de religion. Cette dernière est également commune avec les valeurs islamiques présentes pour ceux qui veulent et ceux qui souhaitent et ont intérêt à la découvrir. Ces défis ne sont pas moins importants que le défi de la volonté qu'a exprimée la majorité en ce jour marquant. Traduit par Centre d'Information sur la Résistance en Palestine |
Conférence de presse du Hamas (Gaza)
Le
Hamas demande à la communauté internationale de
publié le samedi 28 janvier 2006 par
www.arabs48.com
http://www.protection-palestine.org/article.php3?id_article=2100 Le président du bureau politique du mouvement Hamas, Khaled Mash'al, a demandé à la communauté internationale de respecter les choix du peuple palestinien, insistant sur le fait qu'il ne faut pas punir ce peuple parce qu'il a élu les candidats du mouvement. Dans une conférence de presse, tenue à Damas, il a déclaré que le Hamas n'a pas été surpris par la victoire écrasante obtenue au cours des élections, car le Hamas y a travaillé depuis 1987. Il a ajouté que certains parlent de tremblement de terre, de tsunami, mais si cela correspond à l'ampleur du changement, cela serait vrai sans signifier cependant les mauvais aspects, ce changement ayant été voulue par la volonté indépendante du peuple palestinien. La victoire du Hamas est venue pour honorer les martyrs du Hamas et tous les martyrs du peuple palestinien, à leur tête le président Yasser Arafat, Abu Ali Mustafa, Fathi Shiqaqi et d'autres. Il a affirmé que les priorités du Hamas se centreraient sur trois points principaux, qui sont la réforme de la situation palestinienne, en essayant de la changer vers le mieux, la protection de la résistance en mobilisant les gens autour d'elle, et la mise en ordre de l'institution de la décision palestinienne, sur la base de la participation, et ce sont les conseils municipaux, le conseil législatif et l'OLP. Il a indiqué que le Hamas va commencer les consultations avec le président Mahmoud Abbas, le Fateh et l'ensemble des forces palestiniennes pour arriver à une formule de participation nationale pouvant assumer les responsabilités de la période. Il a insisté sur le fait que le mouvement aura des relations avec son milieu arabe et musulman, et le milieu international, pour essayer de s'entendre sur la manière d'affronter les défis de la période, indiquant qu'il a entrepris des contacts avec plusieurs dirigeants arabes et des responsables musulmans, et il contactera les Européens pour le même but. Il a affirmé que le Hamas portera les préoccupations et les ambitions du peuple palestinien, y compris le dossier des prisonniers, pour la porter en toute fidélité au monde entier. Il a ajouté que le mouvement Hamas est prêt à former une armée pour la défense du peuple palestinien, disant : "Changeons nos armes... Les armes de la résistance pour former une armée comme pour tout autre Etat". Concernant les Brigades du martyr Izzidine al-Qassam, il n'y aura pas de changement de fonction. La forme peut changer. Aujourd'hui, il y a des branches militaires, demain, nous pourrons nous entendre sur le plan palestinien pour former une armée palestinienne pour la résistance. Des branches militaires qui se transforment en appareils sécuritaires". "Des forces militaires palestiniennes modestes protègent leur peuple... et résistent à l'occupation, c'est cela le rôle, ...c'est cela la responsabilité. Répondant à la question de savoir si Hamas étudiera la possibilité de modifier sa charte, de respecter les accords signés par l'Autorité palestinienne avec Israël, Mash'al a dit : "Nous ne reconnaissons pas la légalité de l'occupation, mais nous sommes réalistes et savons que les choses se réalisent progressivement". Il a dit : Il est de l'intérêt de tous de monter dans le train conduit par Hamas, car le train arrivera (à sa gare). Nous tendons encore la main à tous et leur disons nous avons besoin les uns des autres". D'autre part, le président de la liste électorale de Hamas, le candidat du mouvement au poste de chef de gouvernement, Isma'il Haniyye, a rejeté les menaces américaines et occidentales, de supprimer les aides au peuple et au gouvernement palestiniens. Il a déclaré aujourd'hui à Gaza que "les aides ne peuvent représenter une épée au-dessus de la tête du peuple palestinien, elles ne peuvent être un chantage contre notre peuple, sa résistance et Hamas. Ceci est refusé, par principe". Il a ajouté : "Au moment où nous refusons le chantage politique, nous ne demandons aucune rupture entre nous et le monde, les choix et les alternatives sont nombreux pour notre peuple." Il a déclaré que le Hamas est tenue de conserver ses armes et la résistance à l'occupation israélienne. Répondant aux menaces américaines et européennes, Haniye a déclaré : "Les armes et la résistance dépendent de l'occupation. Tant qu'il y a occupation, le peuple palestinien a le droit de se défendre et de résister à l'occupation, et si l'occupation s'achève, et le peuple palestinien recouvre le droit, alors il n'y a plus de justifications pour la résistance". |
Première conférence de presse du Hamas publié le samedi 28 janvier 2006 http://www.france-palestine.org/article3054.html agence de presse ma’an Le Hamas, gagnant aux élections du CLP, a tenu une conférence de presse jeudi soir pour discuter de ses projets pour sa nouvelle position dans le gouvernement palestinien. Ismail Hania, leader du parti Hamas à Gaza, a tenu sa première conférence de presse jeudi soir, et esquissé la position de son parti après sa victoire aux élections pour le Conseil Législatif Palestinien (CLP). Portant une casquette de base-ball verte du Hamas, et assis entre deux collègues, le leader du Hamas a parlé en faveur de la libération des prisonniers politiques palestiniens des prisons israéliennes. Il a parlé bien et clairement, s’en tenant aux conventions de la loi internationale. Hania a parlé de plusieurs Palestiniens tués par les Israéliens, dont le Dr. Rantissi, le Cheikh Yassine, et le militant de gauche Abou Ali Moustafa. On l’a questionné sur le parti de gauche, le Front Populaire pour la Libération de la Palestine, FPLP, et son leader Ahmed Sa’adat, actuellement dans la prison de l’Autorité Palestinienne à Jéricho en Cisjordanie. Sa’adat est tête de la liste Abou Ali Moustafa, qui a eu 3 sièges aux élections du CLP. Hania a dit que Sa’adat devrait être libéré immédiatement. Il a dit que les gens du Hamas ne sont pas des directeurs de prison, et que les Palestiniens ne doivent pas être détenus pour des raisons politiques par leur propre gouvernement. Il a parlé directement contre la détention de Palestiniens comme prisonniers politiques. Mais il n’a pas parlé contre le Président Abbas, et plutôt le contraire. Il ne veut pas qu’il démissionne ou se sente menacé. Le Hamas s’exprime hautement pour une coalition et/ou un gouvernement d’unité. Il a dit qu’il espérait un partenariat étroit et un gouvernement représentant tout le peuple palestinien et où tous se sentent à part égale. Hania a continué a parler, en référence directe à la loi internationale, des droits réels du peuple palestinien, tels que la résolution 194 de l’ONU, le Droit au Retour, et les autres points en négociation, qui ne furent pas réalisés par la méthode de négociations inégales de l’Autorité Palestinienne avec les Israéliens, laquelle a échoué encore et toujours. Même s’il ne refuse pas les négociations, il ne les accepte pas dans les termes qui ont été offerts dans le passé, qui sont inégaux entre occupant et occupé, non contraignants, et généralement destructeurs pour la population palestinienne. De la même manière que les USA ont dit dans le passé qu’ils « ne négocient pas avec des terroristes », le Hamas, dans une large mesure, a la même délicatesse envers Israël. Son message a été que tant qu’Israël sera un occupant destructeur, le Hamas ne négociera par pour la frime. Il a été clair sur le droit du peuple palestinien à sa terre, et sur son droit légitime à résister à l’occupation. Il a dit que les confiscations de terres par les Israéliens doivent être stoppées et que la vie du peuple doit s’améliorer. Le parti Hamas est connu depuis longtemps pour ses activités caritatives, ses donations, ses associations sociales et civiles et son soutien financier aux familles dans le besoin. Traduction ; JP Bouché, Afps |
Point de presse du porte-parole du Quai d'Orsay Ministère des Affaires Étrangères - POINT DE PRESSE DU 27 JANVIER 2006 Concernant les élections palestiniennes, de quoi les ministres vont-il discuter au Conseil ? Ils vont discuter de la situation que créent les résultats des élections palestiniennes, situation un peu nouvelle, inédite et qui nécessite donc une concertation entre les ministres européens. Vous avez vu les déclarations qui ont été faites, hier et avant-hier, à la fois par le Premier ministre, qui s'est de nouveau exprimé ce matin depuis Salzbourg à ce sujet, et par le ministre depuis Bogota. Elles donnent la ligne française sur cette question. Ces élections ont eu lieu. Elles se sont déroulées de façon démocratique. Personne n'en conteste le résultat. Maintenant il appartient aux Palestiniens de former un gouvernement, c'est la responsabilité des Palestiniens et personne ne la leur conteste. Le Premier ministre et le ministre ont rappelé que, pour nous, pour qu'il y ait un dialogue avec le Hamas, un dialogue avec un gouvernement comportant le Hamas, il y avait trois conditions : la renonciation à la violence, la reconnaissance du droit d'Israël à exister et la reconnaissance des accords qui ont été passés entre l'OLP et Israël, en particulier les accords d'Oslo.
(Les Palestiniens ont choisi le Hamas. Pourquoi imposer des conditions aux Palestiniens ? Pourquoi ne pas en imposer aux Israéliens, qui n'appliquent pas les accords ?) Il y a une réalité, comme je l'ai dit, assez nouvelle et assez inédite. Le Hamas a remporté les élections et, en même temps, le Hamas reste une organisation qui figure sur la liste des organisations terroristes établie par l'Union européenne. C'est une situation un peu particulière que nous devons prendre en compte et qui nécessite que la France et l'Union européenne s'interrogent et définissent les modalités d'un dialogue à la fois avec le Hamas et avec un gouvernement auquel le Hamas participerait. C'est cela la réalité. Je vous ai rappelé les trois conditions que nous avons exprimées et que nous ne sommes pas les seuls à exprimer. Si vous lisez les réactions européennes ou celles d'autres pays, je crois que ces réactions sont assez convergentes.
(Mais le Hamas a été choisi par les Palestiniens. Le Hamas, ce sont les Palestiniens qui l'ont choisi. Tous les Palestiniens sont des terroristes dans ce cas-là ?) Nous ne remettons pas en cause le fait que l'élection s'est passée de façon démocratique. Personne n'en conteste les résultats. C'est aussi une réalité dont on doit tenir compte. On voit bien que c'est à partir de là que le gouvernement palestinien sera formé. En même temps, il faut que l'on s'interroge sur la situation que créent les résultats de cette élection. Les ministres en parleront lundi. C'est un sujet très politique. Je ne veux pas préjuger des conclusions qui seront celles des ministres, lundi.
(Les conditions sont posées par la France, ou la Communauté européenne ? Y aura-t-il des conditions pour Israël aussi, pour équilibrer la situation ? Que par exemple Israël accepte de modifier un peu sa politique pour faciliter l'évolution du Hamas ? Sinon, il y a un blocage.) Il y a deux choses un peu différentes. D'une part, il y a la façon dont on traite avec le Hamas, dont on traite avec un gouvernement qui comprendrait le Hamas. C'est ce dont les ministres parleront lundi. D'autre part, il y a les conséquences pour le Processus de paix, ce que vous évoquez à l'instant. Comme nous l'avons rappelé, nous restons attachés au Processus de paix, nous souhaitons que l'Autorité palestinienne reste engagée dans ce Processus de paix. Nous souhaitons évidemment, aussi, qu'Israël reste engagé dans le Processus de paix."
(Est-ce qu'on peut déduire que les trois conditions que vous venez d'énumérer peuvent également, si elles sont appliquées, mener à ce que le Hamas ne figure plus sur la liste des organisations terroristes ?) Je n'ai pas la réponse à cette question. Pour l'instant, la question qui se pose est celle de savoir comment on dialogue avec le Hamas et avec un gouvernement auquel le Hamas participerait.
(Concernant les aides financières européennes, avez-vous par exemple l'intention de renforcer le contrôle pour vous assurer que ce financement ne va pas servir dans des opérations contre Israël ? Comment cela va-t-il se passer ?) La question de la coopération financière entre l'Union européenne et l'Autorité palestinienne sera un des points évoqués lundi. Nous n'avons pas encore exprimé de position. Nous verrons lundi comment se passera l'échange de vues entre les ministres européens et les conclusions que nous allons en tirer, sachant que, de toute façon, il y a des conditionnalités à l'utilisation de l'aide européenne. Il y en a toujours eu, en termes de bonne gouvernance et de destination des fonds.
(La France a toujours eu une boîte à idées. Quelles sont les pistes de réflexions qui vont être proposées par les ministres pour sortir de cette impasse ? Pouvez-vous nous donner des éléments intéressants ?) Je n'ai pas beaucoup d'autres éléments à vous donner. Encore une fois, nous définissons notre ligne de conduite vis-à-vis du gouvernement qui va sortir de ces élections. Nous n'allons pas le faire tout seul, nous allons le faire avec les Européens. Ensuite, il y aura, à Londres, dans la soirée, une réunion du Quartet qui permettra aussi de connaître le point de vue des Américains et des Russes. C'est à partir de là que nous définirons plus précisément une ligne de conduite. Il faut aussi voir comment les choses vont se dérouler entre Palestiniens. Mahmoud Abbas reste président de l'Autorité palestinienne et il y aussi les forces politiques palestiniennes. Nous devons donc regarder comment les choses vont s'organiser du côté palestinien et quel gouvernement va finalement être mis en place. Aujourd'hui, on ne le sait pas.
(On peut aussi poser la même question pour l'avenir politique en Israël. Il faut attendre également les élections en Israël pour savoir qui va être au pouvoir.) Les élections israéliennes sont prévues à la fin du mois de mars et nous verrons alors quel en sera le résultat. Il ne faut pas mélanger les choses, ni faire des parallèles qui n'ont pas lieu d'être. Nous avons un problème spécifique, lié à cette élection palestinienne, qui est que le mouvement qui a remporté la majorité des sièges est en même temps un mouvement inscrit sur la liste des organisations terroristes de l'Union européenne. C'est cela le problème immédiat auquel nous sommes confrontés.
(Je me rappelle que le général de Gaulle a négocié avec les terroristes aussi, notamment en Algérie. Je me rappelle bien que, lorsque la position européenne était contre un dialogue avec l'OLP et Arafat, vous étiez les seuls à dire qu'il fallait négocier avec Arafat) Il y a un choix que le Hamas doit lui-même faire. Ou il s'engage dans cette voie politique, il assume des responsabilités politiques, à la tête de l'Autorité palestinienne, ce qui suppose qu'il renonce à la violence, qu'il reconnaisse Israël, qu'il reconnaisse les Accords d'Oslo. Ou alors il continue dans une voie qui est en dehors de la politique. Le choix repose d'abord sur le Hamas. Le Premier ministre et le ministre l'ont dit hier, de façon explicite.
(Les conditions portent-elles sur le dialogue avec le Hamas ou avec le futur gouvernement palestinien ? Ce sont des conditions françaises ou européennes ?) C'est à la fois le dialogue avec le Hamas et, comme l'a dit le Premier ministre hier, le dialogue avec un gouvernement qui serait dominé par le Hamas ou dans lequel le Hamas jouerait un rôle important. C'est ce qu'ont dit les autorités françaises et, comme je l'ai indiqué, les réactions européennes vont dans le même sens. La réunion de lundi du Conseil Affaires générales devrait confirmer cette orientation. |
http://www.france-palestine.org/article3050.html publié le vendredi 27 janvier 2006 GUPS ( UNION GÉNÉRALE DES ÉTUDIANTS DE PALESTINE - SECTION FRANCE ) Tremblement de terre, séisme politique, la fin d’une ère... les commentaires se multiplient. On parle de radicalisation du peuple palestinien. Cela relève du simplisme. C’est le même peuple qui a élu Abbas aux élections présidentielles il y a un an et qui a voté majoritairement pour le Hamas aux élections législatives. Il ne marque pas ainsi son acquiescement à la destruction de l’État d’Israël mais sa méfiance vis à vis d’un processus de paix qui porte mal son nom. Il est même probable que le Hamas continue l’évolution qu’il a entamé avant les élections vers plus de réalisme. L’important c’est que le peuple palestinien se soit exprimé dans le calme et il faut respecter son choix. Le Hamas a été probablement récompensé pour son image d’intégrité, ses oeuvres sociales, son unité. Mais ce scrutin est surtout l’expression d’un ras le bol des palestiniens d’un processus de paix qui n’a ni permis la construction de l’Etat Palestinien ni assuré aux palestiniens une vie digne sur leur terre. Après l’isolement d’Arafat, président élu des Palestiniens, les Israéliens ont décrédibilisé Abbas en l’ignorant et en l’empêchant de recueillir les fruits politiques de la trêve et des réformes. Et Gaza... il suffit de signaler ici que le plan unilatéral de retrait de Gaza avait été décidé avant l’accession au pouvoir d’Abbas. La communauté internationale a accepté que le plan unilatéral israélien supplante le plan international que constituait la feuille de route. Démilitariser, assurer la sécurité d’Israël, l’ordre, la monde a repris les préoccupations israéliennes et a accepté qu’elles soient dressées en préalable. Tant que le peuple palestinien n’a pas la conviction que les négociations ont pour objectif de lui assurer la jouissance de ses droits, il ne pourra pas faire confiance au processus de paix. Tant que l’objectif de la communauté internationales n’est pas avant tout la fin de l’occupation nous ne pourrons pas avancer. On ne peut démilitariser les groupes armés tant que l’occupation perdure. Il y avait une opportunité avec la trêve qui a duré près d’un an pour parler des questions de statut final. C’est une chance perdue dans un coin du monde qui en connaît si peu. Israël a continué à construire le mur, les colonies, une politique du fait accompli qui en rendant impossible la construction d’un Etat Palestinien viable détruit toute perspective de paix. Le monde a préféré prétendre que nous étions entrain d’avancer mais les Palestiniens voyaient sur le terrain l’occupation être pérennisée. Il faut analyser ce résultat et en comprendre la portée. Il faut surtout respecter le vote des Palestiniens. A bon entendeur, salut ! http://www.gupsfrance.org (date 26/01/2006) |
Le Hamas, hélas
cet expert auprès des services
de renseignement n’avait cessé d’alerter ses interlocuteurs qu’à
force de tourner le dos au camp palestinien pragmatique, http://www.haaretz.com/hasen/spages/675717.html Ha'aretz, 27 janvier 2006 Trad. : Gérard pour La Paix Maintenant http://www.lapaixmaintenant.org/article1218 Pour Matti Steinberg, la victoire du Hamas na pas été une surprise. Il est seulement surpris que ceux qu'il a alertés de cette éventualité soient surpris. Steinberg, qui a été conseiller pour les affaires palestiniennes auprès des deux récents chef du Shin Bet, Ami Ayalon et Avi Dichter, dit qu’il se sent comme le dissident chinois qui a fait graver sur sa tombe : "ci-gît un homme qui a accompli des choses qui devaient être accomplies, et dit certaines choses qui devaient être dites". Pendant des années, comme Caton l'Ancien, Steinberg n'a cessé d’alerter ministres et généraux de la calamité qui risquait d’arriver, et qui a fini par arriver cette semaine dans les territoires. Hier matin (jeudi), quand il s’est avéré que sa prophétie apocalyptique s’était réalisée, il disait qu’il ne ressentait pas la satisfaction de l’homme des services de renseignement prescient : "je ne peux pas dire : j’ai sauvé mon âme. Il s’agit de ma famille. Je pense à l’immense fardeau que nous imposons aux générations futures, et j’ai le sentiment d’avoir échoué". Avec quelques autres, dont Ephraïm Lavie, à l’époque à la tête du secteur palestinien au renseignement militaire, il a contesté publiquement la mode du "il n’y a pas de partenaire" (1). Depuis le début de l’intifada, il a tenté de convaincre les décisionnaires et l’armée que s'ils tournaient le dos au camp pragmatique dans les territoires, le jour viendrait où ils regretteraient Yasser Arafat. Depuis qu'Ariel Sharon a conçu son plan de retrait unilatéral, Steinberg a nagé contre le courant qui a lavé le cerveau des Israéliens, à droite comme à gauche : "je suis très en colère contre les niveaux les plus élevés de l’État, qui n'ont pas fait ce qu’ils devaient faire. Ils se conduisent comme un lapin pris dans les phares d’une voiture qui va les écraser et qui reste scotché sur place". Aujourd'hui, il se bat contre une autre mode, qui propose d’habiller les fanatiques islamistes dans de beaux costumes. Il s'arrache les cheveux lorsqu’il entend des menaces comme celles qu’a proférées Shimon Peres (frapper les Palestiniens au porte-monnaie) pour les punir de soutenir le Hamas. Q. : Pourquoi toujours nous accuser nous-mêmes ? Peut-être le Hamas a-t-il gagné parce que l'opinion palestinienne en avait assez de la corruption du groupe d'Oslo ? Steinberg : "Il est vrai que la responsabilité est partagée entre nous et l'Autorité palestinienne (AP), mais, parce que nous sommes le côté le plus fort, le gros de la responsabilité repose sur nous. La corruption endémique au sein de l'AP est une question essentielle quand l'opinion perd l'espoir de voir se produire un progrès politique, quand elle arrête d'espérer des améliorations économiques et sociales. Un horizon politique est la seule chose qui puisse neutraliser les critiques de corruption. Pendant les périodes où des négociations ont eu lieu avec Israël, l'opinion palestinienne a soutenu l'AP et le Fatah. Pourtant, à ce moment-là non plus, ils n'étaient pas connus pour leur incorruptibilité. Les Palestiniens savent qui si le Hamas ne s'est pas sali les mains, c'est parce qu'il n'en a pas eu l'occasion : il n’était pas au pouvoir. Les défauts du Fatah et de l'AP éclatent quand il n’y a pas de résultats politiques". Q. : Peut-être votre crainte du Hamas est-elle exagérée? Certains affirment que leur grande victoire va les forcer à adopter une ligne plus pragmatique. R. : "L'effort principal du Hamas va être de consolider ses acquis. C'est ce qu'il a fait avant les élections, et à partir du moment où les responsabilités lui échoiront, il fera le maximum pour rester au pouvoir. En même temps, le Hamas ne renoncera pas à ses objectifs, mais suspendra la résistance (lutte armée). Il va fourbir ses armes et ne les rendra pas. La résistance est un moyen parfois utilisé, et parfois remisé au placard jusqu’au moment opportun. Le danger essentiel du Hamas n'est pas militaire, mais politique : le processus de prise du pouvoir, ce qu’ils appellent 'tamkim', par lequel l'Islam accède au pouvoir dans le monde arabe. Sous nos yeux, un État des Frères musulmans prend forme, en chair et en os. Cela est en train de se produire à côté d'Israël, et non loin de la Jordanie et de l‘Égypte, deux pays où les Frères musulmans ont un certain poids. Les gouvernements y ont limité les islamistes à un tiers du parlement. Le gouvernement égyptien a opéré contre eux avec la plus grande fermeté quand ils menaçaient de devenir un groupe charnière. Cela est bien plus dangereux encore quand la ligne de front se trouve être le conflit israélo-arabe, qui a une grande importance à la fois sur les plans stratégique et théologico-religieux. Le Hamas considère le conflit sous un angle religieux, et ses positions dérivent de la loi religieuse musulmane. Pour la première fois dans l'Histoire, nous sommes témoins d’une transition entre un conflit politico-national, où la dimension territoriale est d’une extrême importance, vers un conflit religieux dont la dimension territoriale est induite à partir de fondements théologiques. En conséquence, sur le fond, il n'y a pas de compromis possible qui accorderait une légitimité à l'‘autre côté. La première phrase du programme électoral du Hamas, distribué à des centaines de milliers d'exemplaires, appelle à un État palestinien indépendant sur tout le sol de la Cisjordanie, de la bande de Gaza et de Jérusalem. Et il poursuit : 'pas un pouce de la terre de la Palestine historique ne sera cédé', en référence à Tel-Aviv et à Haïfa." Q. : Mais nous avons entendu des leaders du Hamas dire qu'ils étaient prêts à négocier avec Israël. R. : "Leur marge de manœuvre est extrêmement limitée. Un accord définitif est interdit aux musulmans, quels que soient le moment ou les conditions, parce qu'il impliquerait une légitimation de l'abandon de terres musulmanes et une renonciation totale au djihad en tant que moyen de les reconquérir. Cela concerne les accords de règlement du conflit du type de ceux qu’a acceptés le Fatah, comme les paramètres de Clinton ou l’Initiative de Genève. Aux yeux du Hamas, cela reviendrait à délégitimer l'islam lui-même. Le Hamas, comme les Frères musulmans de manière générale, est prêt à un compromis du type 'hudna' (trêve ou cessez-le-feu). Il s'agit d’un accord provisoire, comme le traité de Khudaybiyya, où le prophète Mohamed a déclaré un cessez-le-feu avec la tribu des Koreishites pour 10 ans. Il peut être prolongé de 10 ans, à condition que la prolongation bénéficie aux musulmans. L'école Hanafi, qui prévaut aujourd'hui, considère également qu'il n'y a rien de répréhensible à des cessez-le-feu qui ne soient pas limités dans le temps. Cela permet de conclure des accords provisoires, mais à condition qu’aucune concession ne soit faite vers l’autre partie. L'accord peut également être violé s'il est décidé que cela bénéficie aux musulmans. Une lecture attentive du programme du Hamas montre que même si le mouvement est prêt à entamer des négociations avec Israël, de façon directe ou indirecte (à travers des représentants indépendants), il n’y a aucune raison de supposer qu'il sera plus pragmatique que le Fatah. Ce sont des durs de durs quant au problème du retour des réfugiés. Ils ne sont prêts à aucun compromis sur Jérusalem, insistent sur le démantèlement de toutes les colonies et ne veulent rien entendre des blocs de colonies. Il est étrange que des gens en Israël qui pensent que le camp pragmatique palestinien n’est pas intéressé à rechercher le soutien de l'opinion publique pour parvenir à un accord se mettent soudain à croire que le Hamas, un mouvement religieux, changera de religion." Q. : Quelles sont les options dont dispose aujourd'hui Mahmoud Abbas? R. : "Il est clair que le Hamas contrôlera le parlement, et la question qui reste en suspens est de savoir s'il sera prêt à participer au gouvernement, et si oui, s'il préférera le faire de façon directe ou indirecte. Si oui, nous aurons alors une situation où le président Abbas du Fatah aura face à lui un parlement et à un gouvernement du Hamas. Le président dispose d’importantes prérogatives. C’est lui qui choisit le Premier ministre et qui le charge de former le gouvernement, et il a aussi le pouvoir de le renvoyer, et même celui de l'envoyer se faire interroger par la police. Le président est également le commandant en chef des forces palestiniennes, et à ce titre, il peut leur ordonner d'agir contre le Premier ministre. Mais s'il recourt à ces prérogatives, il s'aliénera l’opinion publique qui a amené le Hamas au pouvoir. Il est possible qu'Abbas démissionne, auquel cas il y aurait de nouvelles élections présidentielles, mais il se peut qu'il préfère rester en poste et placer l'opinion palestinienne, Israël et les États-unis devant leurs responsabilités pour l'impasse et le chaos ainsi créés. Si la menace de Shimon Peres concernant l'arrêt de l'aide se concrétise, nous allons assister à une crise humanitaire. Mettre fin à l'aide reviendrait à attiser les flammes, et ces flammes toucheraient aussi Israël. Nous ne pourrions plus nous désengager de ce chaos à nos frontières, et cela aura des répercussions pour Israël et pour la Jordanie. L'opinion publique mondiale ne pourra pas rester les bras croisés quand la plupart des Palestiniens souffriront de la faim. On ne peut être une île tranquille au milieu d’un océan déchaîné. Pour se désengager de ce chaos, il se peut qu'Israël agisse de façon unilatérale en Cisjordanie. Si c’est le cas, nous rapprocherons le jour où le Hamas aura achevé sa victoire : le président sera lui aussi son homme, et nous inviterons Al-Qaïda, passé maître dans l'exploitation de situations chaotiques, dans les territoires. Il faut que l'aide soit conditionnée à une suspension des violences, mais à ce stade, il est impossible d'exiger qu'ils y renoncent totalement. Q. : que conseilleriez-vous aujourd'hui à Ehud Olmert de faire? R. : " J'arrêterais de faire des déclarations et allusions à des mesures unilatérales. J’inviterais Mahmoud Abbas afin de nouer un lien politique qui donnerait aux pouvoirs "d'en haut" un large soutien populaire. Aujourd'hui déjà, Abbas pense à la démission, nous devons lui présenter un accord définitif sur la base des paramètres Clinton et renoncer à la Feuille de route, qui nous promet une impasse. Il est important de le faire pour que le Fatah ne soit pas tenté de former un gouvernement d'unité nationale avec le Hamas, car cela signifierait pour lui une défaite totale et l'effacement des différences entre deux visions du monde. Je lui ferais quelques concessions pour lui montrer que le pragmatisme paie. Si nous agissons ainsi, il y a une chance que le Hamas devienne prisonnier de l'opinion publique palestinienne. Le noyau dur du Hamas ne se monte pas à plus de 15 à 20%. Les deux tiers de ceux qui ont voté Hamas ne sont pas favorables à sa vision théologique du monde. Ils sont allés au Hamas à cause de leur déception créée par l'échec de la voie politique. Et ils constituent une masse réversible. Ce large public soutiendra la voie politique à condition qu’elle soit concrète. Par conséquent, notre cible principale est constituée des 80% des Palestiniens qui soutiennent un accord définitif impliquant une solution à deux États. Dans ce contexte, qui serait limité aux trois années qui restent à Abbas en tant que président, il est possible de parvenir à un accord avec lui où le droit au retour ne serait pas dominant". Les expériences amères qu'il a connues ne laissent à Steinberg aucune illusion quant à la perspective que, cette fois, ses remarques seront entendues : "je le regrette, mais je n’ai pas cessé d'alerter sur ce qui allait se produire, avec l'espoir que cela pourrait être empêché, et quand cela se produit, on me demande encore une fois ce qu'il faut faire. Jusqu'à la prochaine fois." (1) Voir par exemple : "Conceptions erronées, mais populaires (et réciproquement)" www.lapaixmaintenant.org/article788 |
Communiqué de l’AFPS à l’issue des élections
législatives en Palestine
http://www.france-palestine.org/article3058.html publié le dimanche 29 janvier 2006 Les élections législatives palestiniennes ont eu lieu en Palestine occupée ce 25 janvier, donnant au Hamas, mouvement de la Résistance islamique, une majorité absolue. Ce résultat intervient dans un contexte politique particulier, dominé notamment par l’impasse du processus de paix et l’unilatéralisme du gouvernement israélien. La poursuite de l’occupation, l’intensification de la colonisation de la Cisjordanie, en particulier à Jérusalem, l’accélération de la construction du mur de la colonisation à l’intérieur de la Cisjordanie en violation des recommandations de la Cour Internationale de Justice du 9 juillet 2004, le choix explicite du gouvernement israélien de se retirer unilatéralement de la Bande de Gaza pour « geler dans le formol » toute négociation politique, pour fixer unilatéralement les frontières en annexant les grands blocs de colonies et la totalité de Jérusalem, ont de toute évidence contribué à la fragilisation et à la décrédibilisation du Président Mahmoud Abbas et de sa stratégie politique de négociation pour une paix fondée sur le droit. La situation sur le terrain, - qu’il s’agisse de l’étouffement économique imposé par la multiplication des check points, des assassinats ciblés, des arrestations de masse et du refus de libérer les prisonniers politiques palestiniens - a également contribué à délégitimer l’efficacité de l’Autorité Nationale Palestinienne et du Fatah. L’attitude de la communauté internationale et singulièrement de l’Union Européenne, se contentant de se féliciter du retrait israélien de la Bande de Gaza sans intervenir politiquement pour la mise en oeuvre des recommandations de la Cour Internationale de Justice ni de la feuille de route reléguée au placard des souvenirs, se refusant à toute pression contre la violation permanente par le gouvernement israélien du droit international, consacrant ainsi de fait son impunité, a elle aussi largement contribué à l’affaiblissement du Président Mahmoud Abbas. Dans un tel contexte, il faut noter que l’Autorité Nationale Palestinienne a fait le choix responsable et singulier dans cette région du respect de la démocratie et du résultat des urnes. Sans anticiper sur l’évolution politique palestinienne, chacun restera en tout état de cause vigilant quant au respect de la démocratie et des droits humains par les instances politiques légitimement appelés à l’issue de ces élections. En tout état de cause, l’Association France Palestine Solidarité en appelle la communauté internationale, en particulier l’Union Européenne et la France, à tout faire pour favoriser enfin la Paix, ce qui suppose de remettre à l’ordre du jour des priorités internationales l’arrêt de la construction du mur et son démantèlement, la fin de la colonisation et l’arrêt de toutes les violences contre toutes les populations civiles. Il est urgent de mettre un terme à l’occupation et de favoriser une négociation politique fondée sur le droit international, permettant enfin la mise en œuvre du droit du peuple palestinien à l’autodétermination dans toutes ses dimensions. Cette voie est la seule susceptible de donner aux deux sociétés, palestinienne et israélienne, de vraies perspectives de paix, de coexistence, de démocratie, de citoyenneté et de développement. Le Bureau National de l’AFPS Paris, le 28 janvier 2006 |
Le Hamas sur la scène politique Jean-François Legrain publié le lundi 30 janvier 2006. "La volonté et la capacité de faire respecter les neuf derniers mois de trêve unilatérale par son aile militaire constituent, à n’en pas douter, un signe de son sens des responsabilités. Au tour de la communauté internationale de tenir son engagement à garantir la coexistence entre deux États en Palestine. " Les événements que connaît aujourd’hui la Palestine n’ont que deux équivalents récents :
Le vote palestinien du 25 janvier consacre une rupture avec le porteur de la défense des intérêts nationaux des trente-cinq dernières années, rupture avec une organisation et ses institutions, avec ses figures et, à un degré qu’il conviendra d’évaluer à l’avenir, avec sa ligne politique. Mais il n’a pas rendu obsolètes les liens familiaux, claniques et locaux. Comme par le passé, les solidarités jouent du politique au sens organisationnel : un notable est reconnu comme tel lorsque le mouvement dont il se réclame est considéré comme à même de défendre les intérêts locaux et nationaux. L’OLP a joué ce rôle légitimant jusqu’à ces dernières années. Le Mouvement de la résistance islamique-Hamas a maintenant conquis la place, même s’il ne s’est, à l’évidence, pas vraiment préparé à en assumer toutes les tâches. Les causes de ce véritable "tsunami" palestinien sont connues : échec de l’OLP rejetée comme interlocuteur par un Israël plus unilatéral que jamais ; incapacité de l’Autorité palestinienne à assurer la sécurité de la population face aux exactions de bandes armées dont la majorité émanent du Fatah, le mouvement de Yasser Arafat devenu l’épine dorsale de cette Autorité, et face aux éliminations ciblées israéliennes ; corruption de nombre de cadres dans un contexte de chômage endémique sans cesse aggravé. Le scrutin à la proportionnelle sur des listes nationales avait été adopté par l’Autorité pour l’élection de la moitié des 132 membres du Conseil législatif. Il s’agissait d’endiguer une victoire du Hamas redoutée dans le cadre du mode de scrutin qui avait présidé aux élections de 1996, la majorité simple dans 16 circonscriptions. Le procédé a fonctionné sans pour autant interdire aux islamistes l’accès à la majorité absolue. La proportionnelle a, par ailleurs, mis en valeur le marasme des autres forces politiques nationalistes. Les "petites" organisations de la gauche de l’OLP s’en tirent le mieux, le Front populaire (FPLP) parvenant même à emporter 3 sièges, suivi de l’alliance passée entre le Front démocratique (FDLP), le Parti du peuple palestinien-ex communiste (PPP) et l’Union démocratique palestinienne (Fida), 2 sièges. De leur côté, les courants réformateurs, portés par des personnalités plus que par un mouvement structuré, essuient un échec cinglant : Moustafa Barghouti, arrivé deuxième à la présidentielle de 2005, n’obtient que 2 sièges pour sa liste Palestine indépendante, de même que la Troisième Voie des anciens ministres Salam Fayyad, chargé par la communauté internationale de mettre de l’ordre dans les finances, et Hanan Achraoui, la médiatique porte-parole de la délégation aux négociations dans les années 1990. L’ampleur de la défaite du Fatah procède surtout du scrutin par circonscription à la majorité simple, en l’absence de listes bloquées. Le Hamas y emporte 46 sièges, auxquels s’ajoutent 4 sièges gagnés par des indépendants soutenus par le mouvement. Le Fatah n’en obtient que 16. Aucun des candidats investis ou soutenus par les autres listes ou indépendants n’obtient de siège. En dépit de son hétérogénéité politique et sociale, le Hamas a réussi à devenir une force qui associe à sa victoire des indépendants qu’il soutient et rejette des islamistes "indépendants" ou ayant fait un bout de chemin avec l’Autorité. Ainsi ont été vainqueurs, avec le soutien du Hamas, l’élu sortant Ziyad Abou Amr et le chrétien Husam al-Tawil à Gaza, de même qu’Hasan Khuraycha, à Tulkarem : tous trois "indépendants". En revanche, ont échoué, Cheikh Yaqub Qarach, candidat à Jérusalem après avoir eu des ennuis en Jordanie pour son implication dans des groupes radicaux dans les années 1990, de même que les islamistes qui ont apporté leur caution au Fatah, l’ancien ministre Imad al-Faluji (Gaza nord) et Cheikh Ramadan Tanbura (Gaza nord), fondateur d’un fantomatique parti islamique créé en 1995 avec le soutien de Yasser Arafat pour tenter - déjà ! - d’affaiblir le Hamas. La défaite du Fatah emporte tant les plus hauts dignitaires de son leadership historique que les figures de son courant "réformateur". L’inanité de la dichotomie jeune garde/vieille garde est ainsi montrée avec éclat. Même ceux qui avaient préféré renoncer à l’étiquette Fatah et se lancer dans l’arène en tant qu’indépendants ont été balayés. Parmi les plus hauts responsables ont ainsi été écartés aussi bien l’ancien secrétaire général de la présidence, Ahmad Abd al-Rahman (Jérusalem), que le porte-parole de Yasser Arafat, Marouan Kanafani (Gaza). Trois seulement des 22 anciens ministres candidats dans les circonscriptions ont été élus. Seul membre du Comité exécutif de l’OLP (CEOLP) à se présenter sur les listes régionales, Ghassan al-Chaka échoue dans la ville de Naplouse, dont il a été le maire. La totalité des officiers généraux chargés, à un moment ou à un autre, des forces de sécurité ont été écartés, à la seule exception de Muhammad Dahlan, chef de la sécurité préventive devenu ministre - mais les éventuelles fraudes devront être évaluées. Ses confrères à la tête de la sécurité préventive, tout comme Amin al-Hindi (Gaza), ancien chef des renseignements généraux, ou le responsable des budgets de la sécurité auprès de Yasser Arafat ont été rejetés par la voix populaire. Les responsabilités assumées lors de la première Intifada, dès lors qu’elles avaient valu une intégration - même critique - à l’Autorité, n’ont pas épargné la défaite aux chababs (jeunes de l’Intifada) dorénavant installés. La défaite emporte également les chefs de file de la "réforme" interne au Fatah : Qaddura Faris (Ramallah), élu sortant qui fait le lien avec Marouan Barghouti dans sa prison, et Nabil Amr (Hébron). Quatre rédacteurs de l’accord de Genève (2003), cette ébauche d’accord définitif sur le conflit israélo-palestinien, connaissent le même sort. La période qui s’ouvre est faite d’incertitudes. Pris dans la spirale de ses victoires dans les récentes élections municipales, le Hamas a sans doute sous-estimé sa capacité à emporter la majorité absolue dans les premières élections législatives auxquelles il participait. Il se doit dorénavant d’assumer les responsabilités exécutives qui lui incombent et qu’il se refusait jusqu’à une date fort récente à envisager. Sur la base de l’islamité de la terre (et non de la "destruction d’Israël"), les propositions faites dès 1995 par Cheikh Yassine, le fondateur du Hamas, d’accepter de vivre en paix à côté d’Israël sans limitation de durée dès lors que l’ensemble des territoires occupés en 1967 auraient été évacués doivent être prises en compte. La volonté et la capacité de faire respecter les neuf derniers mois de trêve unilatérale par son aile militaire constituent, à n’en pas douter, un signe de son sens des responsabilités. Au tour de la communauté internationale de tenir son engagement à garantir la coexistence entre deux Etats en Palestine. Jean-François Legrain
chercheur à la Maison de l’Orient et de la Méditerranée -
université Lumière-Lyon-II, Le Monde | 30.01.06 | 13h53 - http://www.lemonde.fr/web/article/0... |
Pour Michel Warschawski, interrogé par France-Soir, cette alternance politique est avant tout « la dernière victoire de Sharon ». Le militant israélien estime que « si Israël n'avait pas refusé d'avoir un interlocuteur, nous n'en serions pas là aujourd'hui ». Sharon's Last Victory Hamas's decisive victory in the unquestionably democratic elections held in the Palestinian occupied territories is the result of many factors. However, above all else, it is a great victory for Ariel Sharon’s policy. |
MIFTAH http://www.france-palestine.org/article3063.html publié le lundi 30 janvier 2006. Avec ce changement fondamental intervenu dans le champ politique palestinien, beaucoup d’incertitudes se dressent non seulement devant le peuple palestinien, mais aussi devant l’appareil politique palestinien, c’est-à-dire devant l’Autorité Nationale Palestinienne et les institutions qui en dépendent.
Le 25 janvier, les Palestiniens se sont rendus aux urnes pour élire un nouveau parlement pour la seconde fois dans l’histoire de l’Autorité Nationale Palestinienne (ANP). Le peuple palestinien a participé à cette élection à une écrasante majorité. Selon les chiffres publiés par la Commission Centrale Electorale Palestinienne (CCEP), la participation a atteint le nombre étonnant de 77% des électeurs inscrits. Avant la date du scrutin, plusieurs enquêtes d’opinion, dont un sondage réalisé à la sortie des bureaux de vote, donnaient comme indication que le Mouvement de la Résistance Islamique (Hamas) et le Fatah, le parti dominant, étaient au coude à coude. Il faut reconnaître que personne n’avait prédit ce qui devait sortir des urnes. Les résultats définitifs sont les suivants : 76 sièges pour le Hamas, 43 pour le Fatah, 3 pour le PFLP (Popular Front for the Liberation of Palestine), et les 10 restants pour une liste d’Indépendants. Avec ce changement fondamental intervenu dans le champ politique palestinien, beaucoup d’incertitudes se dressent non seulement devant le peuple palestinien, mais aussi devant l’appareil politique palestinien, c’est-à-dire devant l’Autorité Nationale Palestinienne et les institutions qui en dépendent. Néanmoins, avant de spéculer au sujet de la route qui est devant nous, il est impératif de comprendre quels sont les éléments qui nous ont amenés là où nous sommes (une situation où un groupe radical possède la majorité des sièges au Conseil Législatif Palestinien). Plusieurs facteurs ont conduit au développement de l’Islam politique dans les Territoires Palestiniens sous Occupation. Selon la porte-parole et députée du Conseil Législatif, Hanane Ashrawi, il y a trois principales raisons qui ont contribué à ce résultat. La première raison est la volonté permanente d’Israël de miner tout véritable processus de paix avec l’ANP et de violer de façon continuelle les droits humains. La seconde est le mécontentement du public palestinien vis-à-vis du parti aux affaires, c’est-à-dire du Fatah, lequel a été affaibli par la corruption, les luttes internes et un processus de paix en échec. La troisième raison est le soutien aveugle et sans faille accordé par l’administration Bush à l’ancien premier ministre israélien Ariel Sharon et à sa politique destructrice et unilatérale qui n’a apporté que des frustrations au peuple palestinien. Où vont à présent les Palestiniens ? La communauté internationale et sur ce point les israéliens également, ont mis en avant des conditions préalables avant d’engager tout dialogue avec le nouveau gouvernement palestinien qui devrait être dominé par le Hamas. Les deux préconditions sont d’abord que le Hamas renonce à la violence et se désarme, et ensuite que le Hamas retire de sa charte l’appel à la destruction d’Israël. En retour, le Hamas a posé ses propres conditions, comme il l’a toujours fait lorsqu’il était dans l’opposition. Les conditions préalables posées par le Hamas sont pour le moins vagues ; lors d’une conférence de presse tenue aujourd’hui [28 janvier], le Secrétaire-Général du Hamas Khaled Mishaal a déclaré être disposé à s’impliquer avec la communauté international, mais seulement sous certaines conditions et certains paramètres considérés comme « acceptables » pour le peuple de Palestine. Ceci revient à dire à la communauté internationale que le Hamas est disposé à entrer dans un certain jeu politique, mais seulement à ses propres conditions. Si chacune des parties impliquées dans le conflit développe sa rhétorique en termes de préconditions avant de négocier avec les autres, il n’est pas difficile de prédire le blocage que va connaître la région. Tout d’abord, la communauté internationale doit respecter le résultat des élections, plutôt que de menacer de couper les vivres à une population déjà appauvrie. Ensuite le Hamas doit gouverner le peuple de Palestine avec sagesse et sens des responsabilités. Le Hamas ne peut pas se comporter plus longtemps comme un parti d’opposition : gouverner tout un peuple va nécessiter de gérer chaque jour des questions aussi cruciales que la fourniture d’électricité, les transports, les services de santé, les finances, la sécurité et le développement. Avec le reste du monde regardant de près chaque fait et geste du Hamas, il faut que celui-ci puisse présenter des résultats au plus tôt au peuple palestinien. Un blocage est la dernière chose dont la région a besoin ; il serait judicieux que toutes les parties impliquées mettent en second plan leur rhétorique et s’engagent dans un dialogue pragmatique et constructif. MIFTAH 28 janvier 2006 - Vous pouvez consulter cet article à :http://www.miftah.org/Display.cfm?D... Traduction : Claude Zurbach |
Les élections Palestiniennes
Noah Salameh est directeur du Centre Palestinien pour la Résolution du conflit et la Réconciliation à Bethlehem Bethléem - 27-01-2006 J'essaye de regarder et de comprendre pourquoi les Palestiniens ont réagi et ont voté pour le Hamas, même ceux qui n'étaient pas des partisans du Hamas avant. Le Fatah a gouverné les Palestiniens depuis l'accord d'Oslo en 1994. Le Fateh a choisi la voie de la négociation et a accepté l'accord d'Oslo et également la Feuille de Route. C'est le côté politique. En tant que Palestiniens, notre peuple a été très déçu par les résultats des négociations. Quand les gens ont soutenu Abu Mazen aux élections présidentielles, nous avons espéré des améliorations dans nos vies : une diminution des check-points, une amélioration de la situation économique, ou une lutte contre la corruption. Nous n'avons rien obtenu de ce que nous avions espéré. Le manque de soutien des États-unis et de l'Union Européenne dans les négociations a joué un rôle important dans les élections palestiniennes. L'interférence des Américains, que ce soit en soutenant des candidats qui manquaient de crédibilité parmi le public ou en s'opposant à d'autres a eu un effet contreproductif. Toute personne impliquée dans ce conflit et intéressée par la paix doit évaluer la période récente et reconsidérer sa politique et ses actions. Le vote palestinien est une protestation contre le processus de négociation, qui a duré toutes ces années sans parvenir à ouvrir un seul check-point ou à annuler les Lois d'Urgence Britanniques, qui sont en vigueur depuis 1945. La paix n'est pas seulement un accord, elle change la vie des gens, elle donne l'espoir à nos enfants, elle met fin à l'occupation et elle arrête l'utilisation de doubles mesures par les pays démocratiques. Nous - le mouvement pacifiste palestinien - continuerons à lutter par des moyens non-violents contre l'occupation, la corruption et à donner de l'espoir pour le futur des enfants en Palestine et dans le monde. Il est difficile d'être optimiste en ce moment, mais nous devons travailler dur si nous voulons la paix basée sur la justice, le respect, l'égalité et la réconciliation. Source : http://www.palsolidarity.org / Traduction : MG pour ISM |
Sur la victoire du Hamas Le Monde diplomatique - par Alain Gresh La victoire sans appel du Hamas aux élections législatives du 25 janvier 2006 a suscité bien des commentaires et des mises en garde indignées des États-unis et de l’Union européenne, France comprise. Un certain nombre de remarques préliminaires sont cependant nécessaires pour replacer cet événement dans son contexte. Pour lire la suite : http://www.monde-diplomatique.fr/carnet/2006-01-27-Sur-la-victoire-du-Hamas |
Uri Avnery publié par www.france-palestine.org/article3062.html le dimanche 29 janvier 2006. Dans les années 70 et 80, le gouvernement israélien déclarait qu’il ne négocierait jamais avec l’OLP. Ce sont des terroristes. Ils ont une charte qui appelle à la destruction d’Israël. Arafat est un monstre, un second Hitler. Alors, jamais, jamais, jamais... Maintenant nous entendons de nouveau le même refrain. "Si
Ariel Sharon ne se trouvait pas en coma profond, Pendant toute une année, il a fait tout son possible pour discréditer Mahmoud Abbas. Sa logique était évidente. Les Américains voulaient qu’il négocie avec Abbas. De telles négociations auraient inévitablement conduit à une situation qui l’aurait contraint à abandonner presque toute la Cisjordanie. Sharon n’avait aucune intention de le faire. Il voulait annexer environ la moitié du territoire. Donc il devait se débarrasser d’Abbas et de son image de modéré. Depuis toute une année maintenant, il a fait tout son possible pour saborder Mahmoud Abbas. Sa logique était évidente : les Américains voulaient qu’il négocie avec Abbas. Or, de telles négociations l’auraient inévitablement conduit à une situation où il aurait été contraint de rendre presque toute la Cisjordanie. Et Sharon n’en avait pas l’intention : il voulait annexer environ la moitié du territoire. Donc, il devait se débarrasser d’Abbas et se donner une image de modéré. Au cours de l’année écoulée, la situation des Palestiniens s’est empirée de jour en jour. Les opérations de l’occupation ont rendu la vie et le commerce impossibles. Les colonies de Cisjordanie se sont continuellement agrandies. Le mur qui accapare environ 10 % de la Cisjordanie était en voie d’achèvement. Aucun prisonnier important n’a été libéré. Le but était d’imprimer l’idée chez les Palestiniens qu’Abbas était un faible (« un poulet sans plumes » comme le voulait Sharon), qu’il était incapable de faire quoi que ce soit, que les propositions de paix et les cessez-le-feu ne conduisaient nulle part. Le message aux Palestiniens était clair : « Israël ne comprend que le langage de la force ». Et maintenant, les Palestiniens ont mis au pouvoir un parti qui parle le même langage. Pourquoi le Hamas a-t-il gagné ? Pour lire la suite : http://www.france-palestine.org/article3062.html |
Un regard sur les élections palestiniennes
Par AbdelFattah Abu-Srour, Voilà enfin... les Palestiniens se sont montrés à nouveau brillants, et ont surpris le monde entier par leur discipline et leur esprit démocratique. Le monde entier nous donne des leçons sur la démocratie et sur nos priorités et qui doit se présenter et qui ne doit pas se présenter... pour qui doit on voter et pour qui ne pas voter... mais nous n'avons à recevoir des leçons de personne... finalement le peuple avait aussi ses priorités et son mot à dire après tant d'années de mirages politiques et de promesses en l'air… et ce peuple en avait marre des promesses internationales et nationales qui ne se terminaient jamais, et qui n'aboutissaient jamais à quoi que ce soit non plus après tant d'année de négociations stériles . Ici, à Bethléem et ailleurs, même des chrétiens ont voté Hamas; et c'est pour avoir un changement... mais non seulement avoir un changement dans la politique palestinienne, et un changement dans tous ces visages qui nous dominent et supposés nous représenter... mais pour gifler les dictats Israéliennes, Américaines et Européens aussi. Et c'est aussi pour dire que nos priorités sont les nôtres, à commencer par terminer l'occupation de nos rues et nos camps et nos villages et nos villes palestiniens. Les Palestiniens veulent vivre en paix, et veulent pratiquer cette paix… veulent marcher le soir dans leurs rues sans avoir peur d'une force spéciale de l'occupant Israélien qui les arrête, ou les assassine. Ils ne veulent plus avoir cette anarchie militaire et indisciplinée du côté palestinien et écouter des corrompus parler de la lutte contre la corruption... Ils ne veulent pas se plier au chantage international pour réduire la cause Palestinienne à un cas humanitaire et une aide financière pour un peuple mendiant cette aide... C'est pour crier bien haut, nous ne sommes pas des mendiants, et le monde entier nous doit cela... cet long silence qui est le sien, cette hypocrisie qui est la sienne, cette aide conditionnée au peuple palestinien et non conditionnée à Israël, ses exigences de peuple palestinien qui ne sont pas égales à Israël... le monde n'a point une balance juste vis-à-vis de "deux côtés". La démocratie n'est pas une option sélective. On ne peut pas demander à un peule d'élire ses représentants démocratiquement on mettant des conditions et des pressions et faire des chantages sur qui peut se présenter et surtout qui ne doit pas se présenter à ces élections, sinon, on coupe l'aide financière au peuple palestinien. La Palestine n'est pas l'Afghanistan ou l'Iran. Le Hamas connaît le peuple Palestinien comme son peuple avec toutes ses tranches et multiplicités... Il ne va pas islamiser tout le monde et forcer le Hijab à toutes les femmes, et interdire les femmes et les filles d'aller à l'école ou à l'université ou au travail... le peuple palestinien est un peuple sous occupation, et le Hamas ne va pas sacrifier la confiance de son peuple pour pratiquer un chantage religieux ou exercer un système religieux. Le peuple palestinien ne va pas l'accepter, et comme il a élu le Hamas en majorité, il peut la faire tomber de la même façon. Je pense au niveau politique le Hamas est réaliste, mais ferme... et c'est une des raison pour son succès aux élections... Si tout le monde exige de Hamas de reconnaître Israël, le Hamas exige de tout le monde de se comporter de la même façon avec Israël. Je pense qu'il est légitime de demander qu'Israël reconnaisse les droits de peuple Palestinien si Israël veut que le Hamas et les Palestiniens en général reconnaissent son droit à l'existence... Selon les déclarations des chefs de Hamas, Israël est une réalité, mais cette réalité doit aussi admettre la réalité de l'existence et des droits légitimes et internationalement reconnus des Palestiniens qu'il occupe et opprime. Je n'ai pas perdu l'espoir... et je n'ai pas peur que le Hamas soit au pouvoir... et je ne pense pas que le Hamas voulait ce pouvoir d'une façon absolue... D'un côté, le Hamas a été surpris par la grandeur de cette victoire, lui qui voulait tout simplement être dans l'opposition... et c'est pour cela je pense qu'il a tout de suite proposé un gouvernement d'union nationale de tous les partis politiques. Je pense que Hamas réalise que l'intérêt de peuple Palestinien est qu'il ne soit pas à la tête du futur gouvernement. Mais en même temps, il veut se montrer ferme et attaché aux droits de son peuple qui est une des raisons majeure pour avoir obtenu cette majorité. Je pense que la balle est dans la main des Israéliens d'un côté et de monde international de l'autre côté... Mais aussi dans la main des partis politiques palestiniens, spécialement le Fatah... S'ils veulent que le Hamas ne s'oriente pas vers l'extrémisme, il faudrait respecter le choix de ce peuple qui s'est montré plus démocratique que qui ce soit dans le monde... même en étant sous occupation... Les autres partis palestiniens doivent, je pense, participer dans un gouvernement d'union nationale pour ne pas laisser Hamas seul dans le terrain... Je réalise que c'est peut être difficile, mais l'intérêt de peuple et plus important que l'intérêt des partis.. . Si l'opinion internationale est de punir le peuple palestinien pour leur choix démocratique "qui était d'ailleurs une exigence internationale, mis à part la restriction à la participation de Hamas dans ces élections" alors c'est sûr que le Hamas va s'orienter vers le monde arabe et surtout vers l'Iran... et ceci sera une occasion en or pour l'Iran... Je ne pense pas que la majorité des pays arabes veulent traiter avec le Hamas, tout simplement à cause de leur impuissance face à la décision américaine. Mais l'Iran peut aider... faut-il encore que cette aide soit suffisante.. . Et donc, si le monde continue à tourner le dos au Hamas et au peuple palestinien, et combattre ce peuple dans leur économie et leur gagne pain, alors il faut s'attendre à un Intifada plus ravageur que le présent Intifada. Je pense que le rôle international est d'aider les deux partenaires à se rencontrer et négocier selon les simples bases de reconnaissances des droits de chacun et d'une manière équivalente... Le rôle internationale, surtout Américain et Européen, n'est pas d'attendre la réaction de gouvernement d'occupation Israélien pour ensuite déclarer leurs positions... et n'est pas classifier les gens des terroristes et pas terroristes lorsqu'ils sont eux-mêmes des pratiquants professionnels de terrorisme... et là, je ne mâche pas mes mots. La grande question est toujours de savoir si un peuple sous occupation a droit à résister à l'occupant ou pas ? Est-ce qu'un oppressé a un droit légitime à résister à son oppresseur ou faut-il lui tendre l'autre joue? Tout le monde semble parfois oublier que les Palestiniens sont toujours un peuple sous occupation... et malgré cela notre autorité ne s'est pas comportée comme le gouvernement de Vichy, bien qu'elle a collaboré largement avec l'occupant Israélien. Mais, il y a quand même des limites qu'elle n'a pas dépassées. Nos Jean Moulin, comme les vôtres ne sont pas des terroristes... et aucun être humain libre ne peut appeler des résistants à l'occupation et à l'oppression des terroristes... sinon, qu'allons nous enseigner à nos enfants et aux générations futures? Accepter l'oppression et l'humiliation? Tendez toujours vos joues parce que l'occupation est une bénédiction de Dieu? Personnellement je lutte contre la violence... et c'est pour cela que je fais ce que je fais à Alrowwad... pour garder cette humanité en nous, et pour ne pas être coincé dans le carré où l'occupation veut nous emprisonner... mais en même temps, si la résistance violente palestinienne est appelé terrorisme, il faudrait appeler aussi les agressions de l'occupant de terrorisme... Il faudrait appeler Israël terroriste... si au moins on condamne la violence et la tuerie des civils de chaque côté.
Chers amis, Ne vous inquiétez pas. Personnellement, je ne m'inquiète pas du côté palestinien. Je m'inquiéterais si le silence international, et le support non conditionné à Israël continuent. Ce qui m'inquiéterais que les amis de la Palestine, et les amis du droit et de la justice baissent les bras et pensent que l'arrivée de Hamas au pouvoir est la fin de la cause Palestinienne.. . Ce qui m'inquiéterais c'est que les gens pensent que l'avenir de la Palestine est forcement noir et qu'il ne faudrait rien faire pour aider les Palestiniens dans leur combat libre et démocratique et transparent à prendre en main leurs affaires comme des gens qui cherchent leur liberté confisquée par les dictats injustes d'un monde hypocrite et impuissant devant un état d'occupation, Israël, qui prend la loi et la tord comme un fil léger selon ses propres goûts... sans honte et sans pudeur. Ce qui m'inquiéterais, chers amis, c'est que vous exigiez des Palestiniens ce qu'exigent Israël et ses complices Américains et Européens... que les Palestiniens continuent à faire des concessions et des soldes sur leurs droits légitimes et internationalement reconnus... et fermer l'œil sur ce que fait Israël . Ce qui m'inquiéterais vraiment chers amis c'est que la solidarité avec la Palestine soit lié à ces concessions et non pas à la justice de leur cause et leur combat.. . Je n'ai pas voté Hamas, mais une grande partie de mon peuple ont voté, et je respecte le vote de mon peuple. Dans le camp Aida, c'est une première... nous avons deux élus au Parlement palestiniens après ces élection... un de Fatah et un de Hamas. Mais même ces deux élus n'ont pas pu empêcher hier les jeeps Israéliennes de rentrer comme leur habitude dans le camp Aida, et de noyer le camp dans le gaz lacrymogène pour la mauvaise réception que les jeunes de camp leur ont réservés après avoir patrouiller les rue pendant une dizaine de minutes Je suis, chers amis, né dans un camp de réfugié... et je n'y peux rien.. . Je suis né Palestinien, et je n'y peux rien, et je ne veux point changer cela Je suis né sous occupation, et je ferai tout mon possible pour changer cela. Merci à tous ceux qui ont une foi absolue dans la justice de notre cause et notre combat et notre démocratie et nos choix... Merci à tous ceux qui ont une confiance dans ce peuple occupé et malgré cela montre un exemple extraordinaire à tout le monde.. . Merci à tous ceux qui combattent avec nous parce que nous avons une cause juste et un combat légal. Merci à vous tous, vous qui pratiquez votre humanité comme nous essayons de le faire. Nourrissez notre espoir que l'avenir ne nous a pas tourné le dos. Abed |
Et maintenant, si on parlait vrai ! Par Nabil El-Haggar Dimanche soir 29 janvier 2006 Si les Palestiniens s’attendaient à une inévitable percée du Hamas aux élections législatives, ils croyaient tout de même que la majorité de leurs élus, allait être issue du Mouvement national palestinien. C’est ce dernier qui a mené, sans succès, la lutte pour la libération de la Palestine durant des décennies, parvenant tout de même à inscrire la reconnaissance des droits du peuple palestinien sur l’agenda des puissants de ce monde. C’est encore lui qui, en tant que représentant des Palestiniens, tant sous occupation que dans les camps et dans la diaspora, a offert, dès 1988, lors du Congrès National Palestinien réuni à Alger, la reconnaissance de l’état d’Israël. Vaincus, les Palestiniens n’ont d’autre choix que celui d’admettre leur défaite. Ils finissent par croire que seul "le compromis historique" qui consiste à proposer reconnaissance, paix et légitimité à Israël en échange d’une partie de la terre palestinienne, la Cisjordanie et la bande de Gaza, pourrait leur permettre de se construire un état indépendant et recouvrer une partie de leurs droits nationaux. Rappelons que ce compromis s’inscrit totalement dans le respect du droit international et qu’Israël, même vainqueur, a pour obligation de le respecter et cela depuis 1948. La fin du temps de la proposition Depuis les accords d’Oslo, les Palestiniens, devenus fréquentables, sont admis à la table des négociations. Dès lors, le défi qui leur est posé, c’est celui de bien fixer la limite à ne pas franchir pour que le processus d’acceptation et de concession ne se transforme pas en processus de disparition politique. Pourtant, dans l’espoir d’obtenir le départ de l’armée d’occupation et l’acceptation par Israël des résolutions de l’ONU, la direction palestinienne n’a cessé de faire des concessions. De son côté, qu’a proposé Israël aux victimes palestiniennes en échange du compromis historique? Leur a-t-il reconnu le statut de victimes? Leur a-t-il, depuis 1948, adressé, une seule fois, un mot de compassion? Quels droits leur a-t-il reconnu ? Le triple échec Rappelons que l’Autorité Palestinienne, installée dans les territoires occupés, depuis les accords d’Oslo de 1993, est dépourvue de toute souveraineté et que son seul pouvoir réel est celui de gérer la manne financière que lui procure généreusement l’Occident. D’ailleurs, c’est ainsi qu’elle a eu tout le temps de faire preuve de ses talents dans la corruption et le clientélisme en tout genre. Une Autorité, dominée par une culture politique archaïque, dépassée par sa propre politique, incapable de donner le moindre argument justifiant sa totale soumission aux vainqueurs, ne peut que perdre des élections démocratiques. Quant au Hamas, un mouvement politico-militaire islamiste, doté d’un projet basé sur un Islam politique radical pour la société palestinienne, il a beaucoup d’arguments pour gagner ces mêmes élections. L’arrivée du Hamas au mini pouvoir palestinien constitue moins une menace réelle pour Israël que le constat d’échec de la société palestinienne elle-même. C’est l’échec de tous les démocrates palestiniens qui, malgré l’occupation, l’humiliation et la misère, croyaient en une formidable résilience culturelle et oeuvraient pour la construction d’un projet de société ouverte et moderne. C’est aussi l’échec de l’Occident qui ne cesse d’exceller dans sa politique de "Deux poids, Deux mesures", et son absence de volonté d’imposer la paix, une paix d'ailleurs réduite à un processus qui devient une finalité en soi. Enfin c’est l’échec du camp de la paix en Israël qui n’a pas su répondre à l’appel des Palestiniens, lesquels étaient, contre vents et marées, prêts à signer le compromis historique avec lui. Enfin, cela annonce de longues années d'occupation et de terreur: Israël et ses alliés américains n’auront plus à justifier l’occupation et la colonisation des territoires palestiniens ni la non application du droit international par Israël. De plus, ils prétexteront que l’arrivée du Hamas à la tête de l’Autorité Palestinienne, impose, avant toute autre chose, qu'il reconnaisse I’existence d’Israël. Cela rappellera aux Palestiniens le temps où ils étaient infréquentables, cela leur confirmera qu’en plus de cette reconnaissance, il leur faudra faire chaque jour preuve de bonne foi. Il sera désormais bien plus facile de croire ou de laisser croire que l’avenir des Palestiniens ne dépend que d’eux, ce qui, loin d’être vrai, constituerait une injustice de plus que le monde leur infligerait. La responsabilité des vainqueurs ne se limite pas à constater les faits, ils doivent avant tout être responsables des conséquences de leur propres victoires : celle déjà énorme et ancienne d’Israël, et celle, petite et récente, du Hamas. C’est pourquoi, la balle est aussi et surtout dans le camp d’Israël et celui des puissants de ce monde. Nabil El-Haggar, le 29 janvier 2006 |
« On est dans une logique de transition » Par Bernard Ravenel Le 5 février 2006 Source : http://www.elwatan.com/2006-02-05/2006-02-05-35692 Bernard Ravenel, historien et journaliste, auteur de Méditerranée : Le Nord contre le Sud ? (éd. L’Harmattan, 1990) et président de l’Association France Palestine Solidarité (AFPS). L’influence réelle du mouvement Hamas sur la société palestinienne est-elle en rapport avec sa victoire électorale ?
L’importance de son réseau social a permis à Hamas de se substituer à l’Etat
palestinien fantôme, jouant un rôle pratique positif. Le soutien financier
accordé par l’Union européenne aux secteurs de la santé et de l’éducation,
insuffisant, est compensé par le système de protection islamique. Tout
cela a créé un humus dans les classes populaires défavorisées. L’influence
de Hamas est également due à l’échec du demi-Etat palestinien dans sa
capacité à protéger sa société sur le plan socioéconomique, à avoir une
police. Ce qui apparaît comme une alternative islamique, même si une
partie de la Nadjia Bouzeghrane <mailto:nbouzeghrane@elwatan.com> |
Leïla Shahid s’inquiète de risques de scission publié le 4 février 2006 dans L'HUMANITÉ http://www.humanite.fr/journal/2006-02-04/2006-02-04-823348 La représentante de la
Palestine auprès de l’Union européenne Dans le précédent Conseil législatif palestinien, le Fatah avait 62 députés sur 88. Dans le nouveau, il en a 45 sur 132. Des personnalités connues, des anciens ministres sont sévèrement battus. Qu’est-ce qui peut expliquer une défaite aussi grave pour le parti créé par Yasser Arafat en 1965, qui a dirigé depuis lors l’OLP et, depuis 1994, l’Autorité palestinienne ? Quelles peuvent être les conséquences d’une telle gifle sur un parti déjà traversé par de graves divisions internes, qui ont provoqué des affrontements armés entre diverses factions du Fatah ? Leïla Shahid, qui représente la Palestine à Bruxelles après douze années à Paris, fait d’abord une mise au point : « Toute la presse parle de chaos au sein du Fatah. Il ne s’agit pas de chaos mais d’une crise profonde due à la sclérose totale de l’organisation. Les contestataires demandent la démission du Comité central. Ils la demandent depuis longtemps. Il faut savoir qu’il n’y a pas eu de congrès du Fatah depuis plus de seize ans. Les instances dirigeantes n’ont donc pas été renouvelées. Elles ne reflètent pas les évolutions qui ont eu lieu depuis Oslo : ce parti a été créé à l’extérieur il y a quarante et un ans, il est revenu sur le sol de la patrie où il a retrouvé un parti de l’intérieur avec lequel les militants ont fait la première Intifada, et il ne les a pas intégrés dans sa direction. On trouve donc face à face un mouvement de réfugiés, nés dans l’exil, et ceux qui, à l’intérieur, ont porté tout le poids de l’Intifada et de la vie quotidienne sous l’occupation. Ces derniers estiment qu’ils ont le droit d’avoir leur place dans les instances dirigeantes. Tant que Yasser Arafat était là, son charisme et sa personnalité masquaient la profondeur de la crise, mais aujourd’hui ses successeurs doivent payer la facture. Mahmoud Abbas devait convoquer le congrès du Fatah l’été dernier mais il a cédé aux pressions internes et il l’a repoussé... » Un congrès toujours réclamé avec insistance par « la jeune garde » du Fatah. Mais à cette fronde des jeunes cadres s’ajoute une multiplication des incidents violents : affrontements armés et même, ce qui est tout à fait nouveau chez les Palestiniens, prises en otages d’étrangers. Pour Leïla Shahid, il ne s’agit pas de simple banditisme : « Quand il y a eu les négociations entre Mahmoud Abbas et les divers groupes armés pour l’arrêt des attentats, il y a un an, les membres des Brigades d’Al-Aqsa, qui sont traqués par les Israéliens, ne pouvaient pas rentrer chez eux. Ils n’avaient plus ni ressources ni vie privée. Ils ont demandé deux choses en échange de l’arrêt des attentats : de négocier avec Israël l’arrêt des assassinats ciblés et de leur fournir un emploi. Mahmoud Abbas leur a promis de les intégrer dans les forces de sécurité, comme l’avait fait Arafat en 1994 en créant la Sécurité préventive pour intégrer ceux qui avaient milité dans l’Intifada. Mais l’Union européenne a mis son veto : elle a estimé qu’il y avait assez de policiers comme cela et qu’elle ne voulait pas payer de fonctionnaires en plus. À la fin, ils ont commencé à faire du chantage en se livrant à des actes irresponsables comme les enlèvements d’étrangers. » Les conséquences de cette crise, non résolue et encore aggravée par les menaces occidentales de couper les vivres aux Palestiniens en cas de gouvernement Hamas, pourraient être tragiques. Leïla Shahid, comme d’autres responsables palestiniens, redoute une scission du Fatah, voire même « des » scissions si certains pays de la région profitaient des circonstances pour tenter de remettre la main sur l’organisation, alors que l’une des principales victoires de Yasser Arafat et du Fatah avait été, précisément, « l’indépendance de la décision palestinienne ». Françoise Germain Robin |
Voyage à l’intérieur d’un Fatah en pleine crise publié le 4 février 2006 dans L'HUMANITÉ http://www.humanite.fr/journal/2006-02-04/2006-02-04-823347 Palestine. Les militants du principal parti laïque, après la défaite électorale, dénoncent manque de démocratie, corruption et veulent de vrais changements. Territoires palestiniens, Pierre Barbancey envoyé spécial. Le Fatah, le parti historique de Yasser Arafat, n’a pas fini de digérer sa récente défaite aux élections législatives. Battu sans appel, le mouvement palestinien se cherche maintenant un nouveau souffle, alors que son chef, Mahmoud Abbas, toujours président de l’Autorité palestinienne (AP), est maintenant à la pointe de l’opposition au Hamas. Chez les hauts cadres du Fatah, ce qui surprend tout d’abord, c’est cette sérénité malgré la claque que leur a infligée le peuple palestinien (lire ci-contre l’entretien avec Qadoura Fares). Chez les cadres intermédiaires en revanche, c’est la colère qui domine. Lafi Gaith est ainsi membre de la direction du Fatah à Hébron (Cisjordanie). Il se dit « surpris, choqué » par le résultat de son parti. « Triste », il se reprend aussitôt pour dire : « Les gens nous ont chié dessus, ils nous ont trompés. » Mohammad Al Bakri, dirigeant dans la même ville, est plus réfléchi ! À quarante-six ans, il a trente-deux ans d’appartenance au Fatah. Pour lui, trois causes essentielles expliquent la défaite : la situation de l’AP, l’attitude d’Israël et de la communauté internationale, enfin la situation interne au Fatah. « La gestion de l’Autorité palestinienne, ceux qui ont utilisé leur pouvoir pour la corruption ont terni notre image, dit-il. Or l’AP n’a pas pu éliminer cette corruption parce que le problème avec Israël était plus important. » Bakri est plus préoccupé par la situation interne du Fatah. « De 1994 à maintenant il n’y a eu aucun effort pour le réorganiser. D’abord parce que les dirigeants de l’AP et ceux du Fatah étaient les mêmes. De plus, les leaders à l’intérieur du mouvement se pensaient éternels, et il n’y avait pas de démocratie. Ceux qui ont fait fortune ont utilisé leur argent pour corrompre les membres du parti. » D’où cette « image d’OVNI que les gens avaient du Fatah ». Ali Santarissi, syndicaliste et membre du Fatah à Jéricho, dénonce lui aussi la corruption, « sans que personne n’ait été puni », mais aussi « cette paix avec Israël qui a eu comme résultat 9 000 prisonniers et une situation économique de plus en plus dramatique ». Ses efforts, avec d’autres, pour changer les dirigeants ont été vains. « Avec l’arrivée de l’AP, un gouffre s’est ouvert entre les dirigeants et la population. » Pour Khamis, de Hébron et proche de Nabil Amr, ancien ministre et membre du conseil révolutionnaire du Fatah, « il y a deux sortes d’adhérents : ceux qui croient en l’idéologie et ceux qui y sont par arrivisme. Ceux qui vieillissent dans le parti tiennent à leur place, c’est pour cela qu’ils ont empêché tout processus de démocratisation ». Anouar, au Fatah depuis 1968, a le mérite de la franchise : « Je n’ai jamais eu ma langue dans ma poche, même si je me fixais des lignes rouges. Mais j’ai toujours évité d’affronter les chefs de la sécurité quand ils avaient des comportements qui ne me semblaient pas corrects. » Jamal, à Jéricho, a coupé la poire en deux. Il a voté Fatah pour la circonscription et pour une autre liste (« mais pas le Hamas ») au niveau national. Tous appellent maintenant de leurs vœux la tenue du sixième congrès du Fatah. Le dernier s’est tenu en 1989. Mais ils n’ont pas tous les mêmes attentes. « Si ce congrès renouvelle les mêmes dirigeants, nous irons à la scission. Malheureusement, il semble que ceux qui sont en lice le sont plus pour leur pomme que pour le peuple ou pour le Fatah », prédit Ali. Il se veut cependant optimiste : « Peut-être que le choc électoral va néanmoins engendrer des gens biens. » Pour Bakri, « il faut une réorganisation totale des cadres, à tous les niveaux. Il faut revoir notre programme politique ainsi que les institutions ». Khamis est encore plus direct : « Il faut virer la vieille garde et travailler à un nouveau programme politique et de développement social. » Mais pour l’heure, rien n’a encore été lancé pour la préparation du congrès. Un congrès dont tout le monde parle depuis un an et dont la date n’est toujours pas fixée. Pierre Barbancey |
« La tenue d’un congrès est indispensable » publié le 4 février 2006 dans L'HUMANITÉ http://www.humanite.fr/journal/2006-02-04/2006-02-04-823349 Membre du Conseil suprême du Fatah pour la Cisjordanie, Qadoura Fares, qui a été ministre sans portefeuille de l’Autorité palestinienne, évoque l’avenir de son mouvement. Ramallah (Cisjordanie), envoyé spécial. Que se passe-t-il à l’intérieur du Fatah depuis la défaite aux élections ? Qadoura Fares. Nous avons été choqués. Mais nous comprenons que nous avons fait de nombreuses erreurs ces dix dernières années. Les gens considéraient le Fatah de la même manière que l’Autorité palestinienne. En fait, le Fatah a payé le prix d’actes commis par des gens au sein de l’Autorité palestinienne. Ces derniers mois, lorsque nous nous préparions aux élections primaires nous avons encore commis des erreurs : la façon de composer la liste, des hésitations sur la campagne électorale proprement dite. Plus de 50 % de nos cadres pensaient qu’il n’y aurait pas d’élections, y compris après le début de la campagne parce que le comité central disait qu’il faudrait peut-être retarder le scrutin. Ce n’est qu’une semaine après l’ouverture de la campagne officielle que nous avons mis tous nos cadres en ordre de marche. En clair, nous avons commis toutes les erreurs possibles qui amenaient directement une défaite électorale. Mais je crois que nous continuons à avoir une majorité au sein de notre peuple. Près de 50 000 Palestiniens ont glissé un bulletin blanc dans l’urne et de nombreux chrétiens ont voté pour le Hamas. Cela signifie que les voix récoltées par le mouvement islamiste ne sont pas nécessairement une adhésion à ses thèses. De plus, de très nombreux membres du Fatah se sont présentés sous une étiquette indépendante, ce qui nous a fait perdre des milliers de voix dans toutes les circonscriptions. Il faut maintenant que le Fatah prépare sérieusement son congrès et le tienne d’ici quelques mois et joue le rôle d’une opposition active jusqu’aux prochaines élections. Les manifestants, ces derniers jours, réclamaient la démission du comité central et du conseil révolutionnaire. Approuvez-vous cette idée ? Qadoura Fares. Le comité central est normalement constitué de 21 membres mais ils ne sont plus que 14 à siéger, suite à des décès et compte tenu du fait que plusieurs membres ne sont pas dans les territoires. Le conseil révolutionnaire comprend 120 membres. Mais on ne peut rien changer sans la tenue du congrès. Personne n’a la légitimité pour changer la structure du mouvement en dehors du congrès. Il y aura bien sûr des changements de personnes mais ce n’est pas suffisant. Pour ma part, je considère qu’il nous faut apporter des changements à la structure de notre organisation, de haut en bas. Il faut un nouveau règlement intérieur qui redéfinisse ces structures. Nous sommes un vieux mouvement, créé il y a quarante ans, et avec beaucoup de cadres. Nous devrions avoir 21 personnes siégeant au sein d’un bureau politique et un comité central comprenant 75 membres. Enfin, créer une sorte de mini parlement du mouvement qui serait le conseil révolutionnaire avec 350 membres. Ce conseil révolutionnaire pourrait se réunir tous les trois mois, le comité central, tous les mois, et le bureau politique, aussi souvent que nécessaire. Au niveau de la base, il faut constituer des commissions thématiques sur les questions de la jeunesse, des femmes, les organisations sociales, le travail... Cela doit nous permettre de nous ouvrir à la société et d’obtenir son soutien. Ces propositions ne sont pas spécialement les miennes mais celles que nous avons élaborées avec plusieurs de mes amis au sein du mouvement, avec une idée de base : il faut une nouvelle structure. Parce qu’après l’installation de l’Autorité palestinienne nous n’avons pas organisé de congrès du Fatah et nous avons continué à nous adresser à la société avec un vieux programme. Il faut donc un nouveau programme. C’est essentiel, parce qu’en ce moment il y a une sorte de chaos politique où chaque cadre définit ses propres orientations, sans concertation. D’où la nécessité de commissions thématiques où les cadres s’exprimeront. Les responsables de ces commissions établiront des rapports tous les mois qu’ils adresseront au comité central. Chacun devra alors justifier de son travail et personne ne pourra rester à siéger indéfiniment sans rendre compte de son activité. Comment faire passer ces propositions dans le Fatah, quels types de discussions allez-vous avoir ? Qadoura Fares. Le sixième congrès se tiendra. C’est maintenant une certitude. Il pourra se tenir en mars mais je pense que c’est trop tôt. Le mouvement pourrait se diviser. Il faut préserver l’unité et avancer tranquillement sur chaque question pour éviter toute division. Il n’y a aucun avenir pour le Fatah sans ce congrès. Quelle est la place de Marwan Barghouti ? Qadoura Fares. Marwan est le principal leader de notre mouvement. Il est en prison mais nous le représentons et il peut faire passer son message à travers nous. Entretien réalisé par Pierre Barbancey |
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